Jeudi 27 juillet, le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a fait le choix d’annonces à minima : alors que les filières biologiques et paysannes exhortaient le gouvernement à transférer une part importante des fonds du pilier 1 de la PAC vers le pilier 2, ce transfert de crédit ne passe que de 3 à 4.2%.
Le pilier I de la PAC, consacré notamment aux aides à l’hectare, profite massivement aux céréaliers et aux grandes exploitations, tandis que le deuxième pilier regroupe des dispositifs de soutien ciblés pour aider les zones difficiles, les jeunes ou encore l’agriculture biologique. Or, l’enveloppe versée par Bruxelles pour subvenir au pilier II est déjà épuisée, alors que nous ne sommes qu’à mi-parcours de la programmation 2015-2020. Un signe parmi d’autres de l’attrait de l’agriculture biologique parmi les agriculteurs mais également du sous-dimensionnement des aides à la transition.
Ainsi, bien que le secteur de l’agriculture biologique soit en pleine expansion, il souffre d’un manque alarmant de subventions. Dans le même temps, l’agriculture conventionnelle est en crise, provoquant la disparition de nombreuses exploitations et l’appauvrissement des agriculteurs.
Les écologistes appellent à transférer une majeure partie des importantes subventions accordées à l’agriculture industrielle (hautement nocive pour la planète), à financer l’agriculture biologique et paysanne, mieux rémunératrice, plus respectueuse de l’environnement et de la santé des agriculteurs comme des consommateurs. Cela doit aussi permettre aux exploitants d’effectuer la transition vers un nouveau modèle.
Nous appelons le gouvernement à transférer, conformément à la réglementation européenne, 15% du pilier I vers le II.
Enfin, EELV rappelle que lors du lancement des États généraux de l’alimentation, le 20 juillet 2017, le gouvernement avait clairement affiché sa volonté d’engager la transition écologique de l’agriculture française. Alors qu’à ce jour, seuls 5% de la surface agricole française est allouée au bio, il s’agirait de ne plus perfuser un système agro-industriel à bout de souffle, mais de faire le choix, courageux et nécessaire, d’engager pleinement la France dans un système productif plus durable et vertueux.
Alors pour “make our planet great again”, il s’agirait de passer des effets d’annonces aux actions concrètes, afin que le bio ne demeure pas le parent pauvre de l’agriculture française.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
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