Communiqué de presse du 8 janvier 2011
(Le ministère de l’agriculture communique depuis quelques jours en prétendant que «le gouvernement confirmait son engagement en faveur du bio». Réaction d’Europe Ecologie les Verts.)
Le gouvernement a fait adopter dans la loi de finances 2011 la réduction du crédit d’impôt accordée à l’agriculture biologique de 4000 à 2000 euros, en contradiction totale avec les conclusions du Grenelle de l’Environnement, qui s’engage à porter la part de l’agriculture biologique de 3% aujourd’hui à 6% en 2012.
Cette décision pénalise directement les petits agriculteurs, comme les maraichers ou les apiculteurs, pour qui 2000 € de crédit d’impôt de plus à l’échelle de la ferme est beaucoup plus incitatif qu’une aide au maintien européenne de 100 €/ha étant donné les toutes petites surfaces exploitées.
Plus généralement, sur le terrain, certains agriculteurs qui étaient en train de s’engager dans une conversion de leur exploitation envisagent de faire machine arrière du fait de cette baisse qui crée des incertitudes sur les aides disponibles à l’issue de leur conversion. Pourtant le gouvernement réaffirme son « engagement pour l’agriculture biologique » ! On croit rêver !
Le ministre Lemaire s’empêtre dans des calculs d’apothicaire entre les aides fiscales et les aides communautaires à l’agriculture biologique qui ne convaincront personne. Chacun sait en effet que l’agriculture est une activité de longue haleine, et que pour prendre la décision de se convertir à l’agriculture biologique et répondre ainsi à la demande de la société, les agriculteurs ont besoin de visibilité, de prévoir leur future situation dans un environnement stabilisé. Quand on change sans cesse les règles du jeu comme c’est le cas, on est certain de l’absence de résultat !
Au-delà de ces calculs d’ailleurs très contestables, la vérité est que le gouvernement choisit une politique précise quand il réduit les aides fiscales accordées à l’agriculture biologique et qu’il maintient, pour un coût 10 fois plus élevé, les aides exorbitantes accordées aux biocarburants sous forme de défiscalisation. C’est le choix de l’agriculture industrielle, du productivisme, de la compétitivité aveugle, des atteintes à l’environnement, de tout ce contre quoi nous devons lutter dans l’intérêt collectif.
« L’environnement, ça commence à bien faire », a dit Sarkozy en Mars 2010. Depuis lors, le gouvernement s’applique méthodiquement à obéir à ce nouveau dogme. Il est plus que temps de changer de président et de gouvernement pour changer de politique et agir pour l’avenir au lieu de se contenter de communiquer.
Jean Louis Roumégas Porte parole
Europe Ecologie Les Verts