L’Elysée a reconnu qu’un chargé de mission de la présidence avait bien frappé un jeune manifestant le 1er mai.
Même si le président de la République reste silencieux, la fonction présidentielle et nos institutions sont éclaboussées. C’est la confiance en nos forces de l’ordre qui est mise à mal par la légèreté avec laquelle cette affaire extrêmement grave a été traitée par l’équipe au pouvoir. Si n’importe qui peut participer aux opérations de maintien de l’ordre et usurper sans être sanctionné les insignes de l’autorité, c’est la fin de l’État de droit.
Les questions sont nombreuses sur les responsabilités que l’enquête devra mettre au jour ainsi que sur la protection dont ce membre du cabinet a pu bénéficier de la part de la présidence, qui informé de ses exactions, a choisi une sanction dérisoire et n’a pas saisi le Procureur comme l’article 40 du code pénal lui fait obligation.
Pour les écologistes, cette affaire illustre le sentiment d’impunité qui fleurit au plus haut niveau de l’État, déjà illustré par le peu de réactions vis-à-vis des mises en causes impliquant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Bien loin d’un nouveau monde fait de modernisation des pratiques et de transparence, cette affaire révèle le goût pour l’opacité complète, l’entre-soi et la toute-puissance d’Emmanuel Macron et ses proches.
Alors que la révision constitutionnelle en cours menace d’affaiblir le pouvoir législatif (réduction du nombre de parlementaires et de leur contribution au débat) et d’affirmer encore le rôle déjà trop important du Président de la République, les conditions pour un débat démocratique normal ne sont plus réunies. Les écologistes appellent Emmanuel Macron à s’expliquer sur les agissements de ses collaborateurs.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux