Responsable du groupe Afrique à la commission transnationale, Benjamin Bibas a réalisé une série documentaire radiophonique en 4 épisodes pour l’émission « Sur les docks ». Elle sera diffusée du 25 au 28 juin 2012 à 17h sur France Culture
Du nord de l’Angola au sud du Gabon, aux abords très pétrolifères de l’océan Atlantique, ce sont environ 12 millions de personnes qui parlent une même langue, le kikongo. Ces habitant/es du bassin du fleuve Congo sont les descendant/es de l’ancien royaume Kongo, « découvert » par le navigateur portugais Diego Cao en 1485 et d’où furent extraits la très grande majorité des esclaves qui ont peuplé le Brésil, mais aussi les Caraïbes et le sud des Etats-Unis, entre le XVIe et le XIXe siècles. Au fil du temps, ces « Bakongos » très largement christianisés par la rencontre avec la métropole, ont opposé diverses formes de résistance à l’appropriation de leurs ressources naturelles que voulait leur imposer le système colonial portugais (en Angola), belge (en République démocratique du Congo) ou français (au Congo-Brazzaville). Alors que cette appropriation se reproduit aujourd’hui par l’exploitation du pétrole dans le golfe de Guinée, cette série est l’histoire de ces formes de résistance spécifiquement Kongo, qui perdurent à travers la mémoire de grandes figures charismatiques et martyres comme Simao Toco, Simon Kimbangu ou André Matsoua.
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1er volet : De l’énergie à revendre
Une introduction à la culture kongo au musée Dapper (Paris) et grâce à l’œuvre du bédéaste Serge Diantantu. Où l’on découvre, par un détour au musée d’histoire de Nantes, que les esclaves Kongos ont fourni la main d’œuvre et l’énergie nécessaire au grand commerce inéquitable de l’époque : l’exploitation à grande échelle de la canne à sucre dans les Amériques. Et aujourd’hui, où l’Occident va-t-il puiser son énergie ?
Diffusion lundi 25 juin 2012 à 17h sur France Culture
Kongo, voyage au pays de l’or noir – 1/4 : De l’énergie à revendre (bande-annonce) from Radiofonies Europe
2e volet : Angola, le rappel de Simao Toco
En exploitant le pétrole au large des côtes de la République démocratique du Congo et de l’enclave du Cabinda, l’Angola est devenu en 2009 le premier producteur de pétrole en Afrique. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), parti au pouvoir à Luanda depuis 1975, revendique seul le mérite de l’indépen-dance et jouit sans partage de la rente du pétrole. Mais cette hégémonie a longtemps été contestée dans le Nord du pays : par le Front national de libération de l’Angola (FNLA) fondé par Holden Roberto, descendant des souverains de l’ancien royaume Kongo qui tira les premiers coups de feu lors de la guerre d’indépendance en 1961 ; par les adeptes de l’Eglise du prophète kongo Simao Toco qui revendiquent la part spirituelle de la lutte qui mena à l’indépendance ; encore aujourd’hui par les autonomistes de l’enclave de Cabinda.
Diffusion mardi 26 juin 2012 à 17h sur France Culture
Kongo, voyage au pays de l’or noir – 2/4 : Le rappel de Simao Toco from Radiofonies Europe
3e volet : République démocratique du Congo, l’esprit de Simon Kimbangu
La participation des Bakongos à l’indépendance de la République démocratique du Congo est majeure : elle s’incarne à travers les figures du premier président de la République Joseph Kasa-Vubu (1960-1965) ou du prophète Simon Kimbangu, fondateur d’une Eglise aujourd’hui forte de plusieurs millions d’adeptes. Mais à l’heure où Kinshasa capte l’essentiel des ressources y compris pétrolières produites dans leur région, nombre de Bakongos se sentent plus que jamais colonisés…
Diffusion mercredi 27 juin 2012 à 17h sur France Culture
Kongo, voyage au pays de l’or noir – 3/4 : République démocratique du Congo, l’esprit de Simon Kimbangu from Radiofonies Europe
4e volet : Congo-Brazzaville, l’élégance d’André Matsoua
La situation politique est bloquée depuis plus d’un siècle au Congo-Brazzaville, où la colonie française a laissé la place à une succession de régimes qui, pour survivre, ont dû faire allégeance à la mainmise économique et militaire du géant pétrolier Elf puis Total. Pour sublimer ce triste tableau politique et « faire en sorte que la vie continue à être », les Congolais se consacrent à la poésie (Sony Labou Tansi), à la création dramatique (Dieudonné Niangouna) ou à la SAPE (Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes), pratique revendiquant l’héritage d’André Matsoua et ouvrant d’ailleurs un horizon économique non-négligeable pour le pays.
Diffusion jeudi 28 juin 2012 à 17h sur France Culture
bande-annonce à venir