Malika Benarab-Attou :
« Le peuple amazigh au Mali (Touareg) aspire à une reconnaissance de ses aspirations et à un soutien de l’Union européenne.
Une française, humanitaire, a été exfiltrée de Gao grâce aux Touareg qui l’ont sortie des griffes des terroristes fondamentalistes : « seul le MNLA peut faire cela… » a-t-elle dit. Les responsables du MNLA ont clairement exprimé qu’ils n’avaient à voir, ni politiquement, ni culturellement avec les groupes se revendiquant du salafisme qui terrorisent le Sahel.
Dans cette mer de sable qu’est le Sahara, face aux groupes terroristes qui instrumentalisent l’Islam, seuls les Touareg, dont c’est le territoire, peuvent arriver à une lutte efficace par leur connaissance fine du terrain où ils vivent depuis des siècles.
Par ailleurs, c’est dans cette population, abandonnée de tous, dont personne n’a tenu les promesses d’aide et de soutien à leur égard, que le recrutement des djihadistes risque de se faire par désespoir. Il nous appartient de les aider à sortir de l’extrême précarité (y compris alimentaire) dans laquelle ils se trouvent : de manière urgente et forte.
Entre intégrité territoriale des pays du Sahel et revendication des peuples à disposer d’eux-même, le risque d’ouvrir la boite de Pandore de la remise en cause des frontières héritées du colonialisme en Afrique est réel et serait ravageur. Cependant l’ouverture, la création, d’un espace politique répondant à leur exigence (autonomie ? territoire fédére ?) devient une nécessité.
Les Touareg font partie du peuple Amazigh. Ce sont les autochtones, nomades, de ces territoires de l’Afrique du Nord. Ils sont détenteurs d’une langue et d’une culture singulière (amazigh ou berbère) que nous devons aider à protéger. D’une part parce qu’elles seraient une réponse à leur aspiration et à la diversité culturelle du monde, d’autre part parce-que, selon moi, elles sont un de bons remparts à l’idéologie salafiste et djihadiste. »