« Budget de l’Etat : la crédibilité est du côté des écologistes »
Comment qualifier le budget 2012 du gouvernement ?
Le dispositif gouvernemental a été bâti sur des hypothèses de croissance que chacun savait impossibles à atteindre – à telle enseigne que nous nous apprêtons à en voter une première version rectificative, alors qu’il n’a même pas commencé d’être effectif !
En refusant l’indispensable réforme fiscale, le gouvernement est réduit à organiser à un « concours Lépine » des taxes les plus fantaisistes ou les plus injustes ( je pense notamment à celle sur les mutuelles de santé) pour boucher des trous… qu’il a lui-même largement contribué à créer par les cadeaux fiscaux distribués à sa clientèle depuis 2007.
Quelles sont les positions exprimées par les députés écolos dans le débat budgétaire ?
Nous nous voulons forces de proposition et pas seulement d’opposition : nous avons déposé 45 amendements, destinés à rendre le texte gouvernemental à la fois plus juste socialement, plus efficace du point de vue de l’écologie, et plus apte à contenir le déficit public. Cet effort n’a pas été couronné de succès, puisque la droite a repoussé nos propositions, mais je pense que ce travail n’a pas été vain, puisqu’il permet de dessiner des pistes d’action pour l’avenir.
C’est à dire ?
Comme l’an dernier, au-delà de notre devoir d’opposition, la parti a travaillé sur un contre-budget, qui a été présenté à la presse par Eva Joly. Ce travail est sérieux et raisonnable, comme le démontre d’ailleurs l’expérience récente : en 2010 le gouvernement prévoyait une croissance de 2,25 %. Le projet de loi de finances alternatif des écologistes tablait dès octobre 2010 sur 1,5%. Nous avions raison puisque la croissance sera cette année, au mieux, de 1,7 %. Pour 2012, le gouvernement pariait initialement sur une croissance de 1,75 % – hypothèse ramenée depuis à 1%, ce que la commission européenne juge encore excessivement optimiste. Nous avons pour notre part élaboré notre projet alternatif sur la base d’une croissance attendue de 0,8%. Peu à peu, même sur des questions sur lesquelles nous n’étions pas attendus, la crédibilité des analyses écologistes progresse : à nous, collectivement, d’imposer désormais également nos solutions.