En attendant d’avoir les résultats définitifs, le second tour des élections départementales semble confirmer les résultats du premier. Le désaveu des Françaises et des Français pour la politique gouvernementale va de pair avec l’implantation du Front national dans les territoires.
Alors que l’extrême-droite consolide ses positions, toutes les forces républicaines sont désormais au pied du mur.
Alors qu’elle devrait jouer son rôle d’opposition en faisant des propositions alternatives, la droite républicaine se perd dans un ni-ni mortifère pour la République. Elle enregistre peut-être ce soir de bons résultats, mais au prix d’une confusion avec les idées de l’extrême-droite et d’une course à l’échalote réactionnaire.
De l’autre côté, les progressistes peinent à inventer le monde de demain. Sous la pression des marchés financiers, des banques et des lobbies, la gauche au pouvoir s’est éloignée de ce qui en faisait une promesse d’émancipation et de mieux vivre.
L’attente passive du retour de la croissance ne fait pas une politique.
Refusant tout fatalisme, les écologistes appellent une nouvelle fois à un sursaut démocratique et républicain. Entre le renoncement à changer de modèle de développement et l’illusion de vouloir isoler la France du reste du monde, il existe une troisième voie résolument démocratique, solidaire et écologiste.
Le gouvernement doit emprunter cette nouvelle voie pour redonner du sens à ses politiques et retrouver un lien de confiance avec les Françaises et les Français. Il doit sans attendre répondre à trois grandes urgences :
L’urgence démocratique d’abord, pour combler le fossé entre le peuple et ses représentants et retrouver la confiance dans la démocratie.
L’urgence environnementale ensuite. Face aux effets conjugués des pollutions et du réchauffement climatique, nous devons stopper la dégradation de notre cadre de vie qui menace notre santé et cause l’effondrement des espèces végétales et animales.
L’urgence sociale enfin, pour s’attaquer durablement à des niveaux de pauvreté et d’inégalités intolérables. Une France qui bat des records de dividendes à la bourse mais compte plus de 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté ne peut prétendre être un grand pays.
Il est encore temps d’éviter le pire. Entre un renoncement à changer le monde et un anti-système excessif et démagogique, il est urgent de défendre une nouvelle politique plus écologique et plus solidaire. Pour combattre l’attentisme comme l’extrémisme, le gouvernement doit résolument s’engager dans une nouvelle voie.
Pour y travailler, les écologistes multiplieront dans les prochains jours les rencontres, et présenteront les points essentiels de ce qui représente pour eux le socle d’une nouvelle politique, capable d’apporter une énergie nouvelle en France et en Europe.
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale