Comme j’ai pu l’expliquer au soir du 1er tour des élections municipales, dans cette période difficile, la priorité du mouvement est et reste la santé publique.
Alors que les élections municipales ont mobilisé toute notre énergie, la gravité de l’épidémie ne permet pas de se réjouir des très bons scores réalisés partout en France. Dans un premier tour bouleversé par la crise sanitaire qui frappe la planète, les listes écologistes ont obtenu des scores sans commune mesure avec ceux qu’ils avaient obtenus lors des précédentes élections municipales et même aux européennes. Il s’agit d’un jalon crucial dans le renforcement de l’implantation de l’écologie dans nos territoires et la démonstration que les écologistes sont en mesure de conquérir et d’exercer le pouvoir. Nous espérons confirmer ces résultats lors du second tour, en juin, à moins que l’épidémie ne dure et n’amène à refaire les deux tours là où l’élection n’a pas été acquise le 15 mars.
Le temps de la critique de la gestion de la crise viendra mais, pour l’heure, la priorité va au respect du confinement et des mesures de précautions. Cela n’impose pas le silence sur les problématiques qui affaiblissent notre réponse face à l’épidémie – la pénurie de masques adaptés pour le personnel soignant ou les personnes exposées et l’austérité qui a fragilisé l’hôpital public – ni sur les mesures que le gouvernement souhaite adopter, comme la dérégulation des acquis sociaux (extension de la durée du temps de travail ou congés payés imposés).
Ces derniers jours étaient consacrés au projet de loi créant et mettant un place un état d’urgence sanitaire. À ce sujet, il faut saluer le travail fourni par notre sénatrice Esther Benbassa et sa mobilisation pour obtenir un encadrement et un contrôle démocratique des mesures d’exception qu’il prévoit.
Retrouvez ici le communiqué du mouvement rédigé par Alain Coulombel et Éva Sas suite à l’adoption de ce projet de loi.
Tant que la crise durera, il est essentiel que nous soyons toutes et tous mobilisé.e.s pour préserver notre santé ; protéger et soutenir les équipes médicales qui se battent contre la pandémie ; accompagner les entreprises, les indépendant.e.s, les acteurs/trices de la culture, mais aussi les caissières et caissiers, les salarié.e.s des plateformes de livraison, précaires, SDF, détenu.e.s, migrant.e.s, sans papiers…
EELV prendra différentes initiatives pour, à la fois, répondre à l’urgence et préparer l’après.
Les consciences bougent. Les questions fusent. L’intelligence collective demande des réponses nouvelles.
Jamais le modèle actuel n’aura autant vacillé sur ses bases. La pandémie en cours nous appelle à reconstruire l’ordre du monde. Ni plus ni moins. L’enjeu, pour les écologistes, est immense.
Il s’agit de démontrer que le coronavirus n’est pas qu’une crise sanitaire, mais qu’il est le nom du dérèglement du monde. Le coronavirus démontre de manière paradigmatique l’ampleur des transformations que nous allons devoir engager pour faire face au réchauffement climatique. Il nous faut réinventer nos valeurs, modifier nos priorités.
Pourtant, nous le savons, le risque, c’est qu’au lendemain de la crise, l’immobilisme reprenne sa place dominante et qu’on nous explique que tout doit recommencer comme avant.
Nous devrons proposer un imaginaire post-crise qui ouvre d’autres solutions que le dogme de la croissance, que la priorité donnée au court terme sur le long terme, que l’obsession pour la rentabilité.
Cela n’a rien d’évident, mais c’est un enjeu majeur et notre mouvement se doit d’être prêt. Nous allons nous organiser pour être collectivement à la hauteur de la situation. Aussi engagez-vous ! Engagez-vous dans les différentes commissions thématiques du mouvement pour produire collectivement ce projet d’après-crise.
Dans l’attente, nous vous invitons donc à respecter à la lettre toutes les consignes de prévention, à être prudent.e.s, à prendre soin de vous et de vos proches. Prenons soin de nous aujourd’hui pour, demain, continuer à sauver la planète.
Julien Bayou, secrétaire national EELV