L’interdiction du chalutage en eau profonde a été rejetée par le Parlement européen avec 16 petites voix d’écart. EELV regrette que le Parlement n’ait pas été au rendez-vous de la préservation de la biodiversité des océans d’autant que des distributeurs s’étaient déjà engagés à ne plus y avoir recours : Carrefour et Casino notamment.
Alors que la Commission européenne proposait l’interdiction, c’est le « compromis » élaboré par les eurodéputés conservateurs et socialistes de la commission pêche du Parlement européen qui est passé, à la satisfaction du lobby des armateurs.
Pour Jean-Paul Besset, eurodéputé écologiste français, qui s’exprimait à l’issue du vote, « la pêche à la palangre de fond est bien moins préjudiciable sur l’environnement marin et génère six fois plus d’emplois. Développer une pêche en eau profonde respectueuse de l’océan et des grands fonds aurait fait des pêcheurs les premiers gagnants. Malgré le phénomène social massif et inattendu (750 000 signataires de la pétition de l’association Bloom soutenant l’interdiction), l’impératif écologique ne progresse pas dans la conscience de la majorité des parlementaires. »
EELV rappelle que la bataille ici n’est pas celle de l’emploi puisque la pêche artisanale préserve bien plus l’emploi que la pêche industrielle et que le chalutage en eau profonde ne fournit qu’une partie infime des poissons que nous mangeons. EELV déplore le rôle négatif joué par les eurodéputés socialistes français dont la représentante, Isabelle Thomas, se prévaut de cette « victoire » en toute irresponsabilité en regard des dommages irréversibles sur la biodiversité marine.
Il s’agit bien là d’un parti pris idéologique d’autant plus grave et dangereux que le dérèglement climatique comme la pression sur les ressources halieutiques diminuent gravement la biodiversité marine.
Sandrine ROUSSEAU, Eric LOISELET, Porte-parole