Nucléaire : 18 réacteurs potentiellement défaillants doivent être examinés de toute urgence

Ecolosite_FukuTcherno_300x700px_Mars16_OK
L’Autorité de sûreté nucléaire, ASN, a publié le 23 juin une note d’information présentant les résultats des analyses menées par EDF sur certains équipements des réacteurs nucléaires, à la suite de la découverte d’une anomalie de la qualité de l’acier sur des pièces de la cuve de l’EPR de Flamanville et de la découverte d’anomalies, voire de falsifications, dans les procédés de fabrication de certaines autres pièces équipant les réacteurs nucléaires.
Ces analyses montrent qu’une pièce essentielle, le « fond primaire » des générateurs de vapeur, de 18 des 58 réacteurs des 19 centrales nucléaires françaises, pourrait présenter, comme c’est le cas pour les pièces défaillantes de l’EPR, une zone de concentration en carbone pouvant conduire à des  propriétés mécaniques plus faibles qu’attendues.
Ces générateurs de vapeur sont des éléments essentiels du circuit primaire des réacteurs et leur rupture conduirait à un accident grave, voire à un accident majeur.
A la suite de la découverte de ces défauts, le réacteur n°2 de la centrale de Fessenheim a été arrêté afin qu’il soit procédé à un contrôle de la qualité de ses générateurs de vapeur.
Europe Écologie Les Verts demande que chacun des dix-huit réacteurs concernés soit arrêté afin de procéder au même type de contrôle.
La gravité de cette situation, qui s’inscrit dans la série des évènements accidentels qui émaillent la poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires françaises, et notamment la chute du générateur de vapeur du réacteur n°2 de la centrale de Paluel, interdisant son fonctionnement pour une durée indéterminée, confirme que le mythe du « nucléaire sûr » s’est bien effondré et que les risques se font de plus en plus menaçants.
Il est temps que les responsables politiques prennent conscience que cette technique, par ses risques d’accident majeur – accident que l’Autorité de sûreté elle-même qualifie de « possible » – comme par sa production de rejets et de déchets radioactifs mettant en péril la santé des travailleurs et de la population, n’est pas acceptable. La seule voie pour une politique énergétique responsable est celle de la sobriété et de l’efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables décentralisées et de la sortie du nucléaire et des combustibles fossiles.
Conformément à la loi sur la transition énergétique de 2015, la programmation de l’arrêt définitif d’une vingtaine de réacteurs avant 2025 doit être immédiatement décidée.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

Remonter