« Je veux porter une écologie de l’espoir »
Le secrétaire national David Cormand répond aux questions de « Reporterre »
Reporterre – EELV peut-il survivre au départ d’Emmanuelle Cosse et de nombreux autres élus dans les derniers mois ?
David Cormand – Oui. En nous réinventant. Le remaniement clôt une séquence où nous avons tenté de participer à la coalition gouvernementale aux côtés du PS sans parvenir à en influencer notablement la politique. Nous avons quitté le gouvernement devant l’indigence des politiques menées. Les écologistes qui viennent d’y rentrer au nom du pragmatisme entérinent une position de minoritaires, se nourrissant de miettes. Nous sommes désormais face à un choix : soit on reste un parti de « contre-pouvoir », où l’on continue nos fines analyses de la marche du monde, en tentant parfois d’être le poil à gratter de ceux qui exercent le pouvoir, mais on se considère toujours comme minoritaire. Soit on considère que nous avons vocation à devenir majoritaires.
C’est ma perspective, même si le saut à accomplir est immense. C’est pour moi le troisième temps de l’écologie politique, après la période du « ni-ni » puis le temps de l’ancrage à gauche : l’affirmation que nous devons conquérir le pouvoir par nous-mêmes. Ça ne veut pas dire sans partenaire, mais avec une ligne politique à vocation majoritaire.