Le GIEC nomme un économiste à sa tête : une bonne nouvelle et un nouveau défi sur les enjeux climatiques

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L’économiste sud coréen Hoesung Lee a été élu à la présidence du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC). Troisième président du GIEC depuis sa création il a notamment prévu dans son projet d’après le journal Le Monde « d’accroître la participation des pays en développement, d’améliorer la qualité des travaux de son organisation, de travailler sur la création d’emplois, l’innovation et le développement technologique, d’incorporer dans les travaux les contributions du monde des affaires, de l’industrie et de la finance ».

La formation d’économiste de Hoesung Lee explique sans doute que le curseur soit mis bien plus qu’à l’ordinaire dans cette présentation sur l’économie, la finance et l’industrie. C’est tant mieux alors qu’on sait que ces secteurs jouent un rôle essentiel lorsqu’il s’agit de donner de plus en plus d’ampleur aux dynamiques de transition écologique.

Une question vient pourtant à l’esprit. Et les lobbies, comment vérifier et hiérarchiser correctement les informations ? Comment le GIEC peut-il développer le dialogue, intégrer des données nouvelles et tout en préservant la neutralité scientifique, qui fait sa légitimité et lui a permis de construire sa crédibilité ? Le GIEC a su depuis sa création en 1988 augmenter progressivement son rôle d’influence par rapport aux politiques, en faisant évoluer la présentation de ses travaux notamment (résumé à l’intention des décideurs). Son dernier rapport en mettant l’accent sur l’influence de l’activité humaine dans les émissions (le caractère anthropique du réchauffement climatique..) a joué un rôle essentiel dans le débat public pour rendre crédible l’urgence à agir. Mais il a aussi su montrer la compatibilité de ce rôle avec son attachement à l’expertise scientifique et au croisement d’informations issues de dizaines de disciplines. Un équilibre délicat à établir et instable.

Avec la montée en puissance des questions économiques et financières dans les processus de transition il faudra de nouveau réfléchir à une méthodologie et une présentation des travaux qui permette une information précise, fiable et compréhensible par le plus grand nombre de ce qui est à l’œuvre, alors que l’urgence sur le front climatique est là.

Lucile Schmi, membre du Bureau exécutif chargée de la préparation de la conférence-climat 2015.

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