De l’air !

Emmanuelle Cosse

Les études et les rapports s’accumulent sur la pollution de l’air. Qu’il s’agisse des transports ou d’autres secteurs, tout indique désormais que nous avons affaire à l’une des grandes catastrophes industrielles de l’histoire de l’humanité, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique.

Non seulement la pollution cause la mort prématurée de 40 000 personnes chaque année en France, mais elle pèse en plus d’une manière considérable sur l’économie. Jusqu’à 100 milliards d’euros selon le dernier rapport parlementaire dont la rapporteure est Leila Aïchi, sénatrice EELV de Paris !

On ne peut plus se payer de mots. Comme les Françaises et les Français, je ne supporte plus d’imposer à mes enfants de rester chez eux quand les véhicules et les industries polluants tournent à plein régime. La vie vaut plus que les profits et l’écologie n’est punitive que quand on n’en fait pas !

Il y a donc trois chantiers à mettre en oeuvre d’urgence :
– en finir avec l’anomalie industrielle du diesel, en commençant par supprimer la niche fiscale qui coûte plus de 7 milliards par an à l’Etat et qui incite encore les Français à acheter des véhicules qui les empoisonnent ;
– aider les Françaises et les Français, professionnels et particuliers, à se procurer ou à partager des véhicules sobres et moins polluants, développer massivement les transports en commun et encourager les modes de déplacements doux comme le vélo ;
– conditionner toute aide économique à un engagement volontaire dans la transition écologique. Qu’il s’agisse notamment du CICE ou du crédit impôt recherche, et particulièrement des aides au secteur industriel et automobile, pas un euro public ne doit être attribué s’il ne sert pas à changer de modèle.

Protéger la santé des Françaises et des Français tout en créant de nombreux emplois dans les filières d’avenir. C’est le double effet gagnant qu’il est impératif et possible d’obtenir rapidement, pour peu que la classe politique dirigeante fasse preuve d’un minimum de courage et de volonté politique.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV

Remonter