Réfugié-e-s à la rue : les annonces doivent être suivies d’effet !
Depuis huit jours, après l’évacuation de la Chapelle et malgré l’évacuation violente de la halle Pajol lundi, militant-e-s associatifs et politiques, élu-e-s et riverain-e-s de plus en plus nombreuses et nombreux, se relaient jour et nuit auprès des réfugié-e-s non pris en charge. Ils font vivre une solidarité concrète qui a, jusqu’ici, permis d’échapper au pire et de leur assurer le minimum vital.
Malgré leur dévouement, la situation est aujourd’hui intenable. La centaine de réfugié-e-s accueilli-e-s au jardin partagé du Bois Dormoy (Paris 18e) est toujours dans l’attente d’un dispositif d’accueil digne d’un pays riche et humaniste. Ils font face à des problèmes sanitaires croissants, dont notamment des cas de gale.
Le jardin du Bois Dormoy ne peut être un lieu d’hébergement d’urgence ni assumer la responsabilité de la Ville et de l’Etat. C’est la raison pour laquelle il cessera d’accueillir les réfugié-e-s demain, jeudi 11 juin, à 17h30. Dans ces conditions, il est inconcevable pour les associations d’aide aux réfugié-e-s de faire convenablement leur travail d’accompagnement, notamment juridique, sanitaire et social.
Les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités en proposant des solutions humaines et adaptées.
La proposition de la Maire de Paris d’ouvrir un lieu d’accueil pérenne pour les réfugié-e-s est une bonne nouvelle. Elle prend en compte une revendication formulée de longue date par les associations et les élu-e-s. Cependant, il n’est pas possible de laisser perdurer la situation encore plusieurs jours. La situation des réfugié-e-s relevait jusqu’alors de l’urgence ; il s’agit maintenant d’extrême urgence.
C’est pourquoi nous nous adressons solennellement à la Ministre du Logement et Maire de Paris pour qu’un lieu provisoire (gymnase, hôpital fermé, casernes ou autre patrimoine vacant de la ville ou de l’Etat) soit mis à disposition des réfugié-e-s dès ce soir afin de leur assurer un hébergement collectif, seule solution pour permettre un accompagnement sanitaire et juridique sérieux.
Nous condamnons la politique indigne du gouvernement qui s’entête poursuivre la chasse aux migrant-e-s aussi inhumaine qu’inefficace. Les plusieurs dizaines de réfugié-e-s enfermé-e-s depuis lundi soir en centre de rétention administrative doivent être libérés au plus vite. La France et l’Europe doivent être à la hauteur et s’engager dans la voie de la solidarité internationale.
Signataires : PCF, EÉLV, PG, Ensemble, LDH, Bois Dormoy