Pour Pascal Canfin la bataille de la COP 21 peut être gagnée

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Ce jeudi 7 mai, les éditions Les Petits Matins publient le dernier livre de Pascal Canfin “Climat – 30 questions pour comprendre la conférence de Paris“.

La prochaine conférence climat de l’ONU (COP 21, du 30 novembre au 11 décembre 2015) doit déboucher sur un accord engageant plus de 190 pays dans la lutte contre le réchauffement accéléré de la planète pour le limiter à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Avec ce livre Pascal Canfin veut faire passer un message positif : la conférence climat fin 2015 à Paris est une bataille qui peut être gagnée.
Pour lui, le monde est à un tournant : les énergies renouvelables sont peu à peu en train de gagner le match contre le charbon.
Pour la première fois, le solaire est compétitif sans subvention avec le charbon en Afrique du sud ou en Inde et depuis deux ans, la moitié des capacités de production d’électricité installées chaque année au niveau mondial sont des énergies renouvelables. Un signal fort même si elles ne représentaient encore en 2014 que 3% de la production mondiale (hors hydraulique).
Pour les pays émergents, il y avait, il y a quelques années, un véritable surcoût à s’engager contre le changement climatique, ce n’est plus le cas pour la production d’électricité.
Ce n’était notamment pas le cas au moment de la conférence climat de Copenhague en 2009 qui s’était soldée par un échec.
Pour Pascal Canfin, nous sommes donc à un point de bascule.

Compétitivité accrue des renouvelables, stabilisation de la consommation de charbon en Chine en 2014: malgré ces bonnes nouvelles, Pascal Canfin ne minimise pas le défi que représentent les prescriptions de la science, les experts estiment qu’il faudrait laisser sous terre une bonne partie des réserves d’énergies fossiles. Et pour l’ancien ministre du développement, c’est une vraie bataille, avec des lobbies qui ont à y perdre. Alors qu’une course contre la montre est engagée, il considère que le futur accord de Paris, qui portera sur l’après 2020, est de permettre d’aller plus vite.

Jusqu’ici, les signaux sont très mitigés: les annonces des Etats-Unis, de l’UE, de la Chine et de la Russie ne sont pas à la hauteur de l’ambition des 2°C. Australie, Canada, Japon – en retrait sur les questions climatiques – devraient annoncer en juin leur objectif pour l’après 2020, ainsi que le Brésil. L’Inde reste, elle, très prudente sur la date et la portée de son futur engagement.
Mais cela ne douche pas l’optimisme raisonné de Pascal Canfin qui voit des dynamiques qui vont néanmoins dans le bon sens. L’accord Chine-USA de novembre par exemple : pour lui les deux plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre se sont mis d’accord et c’est un changement majeur, alors que cet absence d’accord avait été un des facteurs de blocage de Copenhague.
Si pour les transports, la fin du pétrole n’est pas pour demain, Pascal Canfin constate que nombre de grandes entreprises multinationales travaillent sur la question du stockage de l’électricité et il prévoit que celui-ci sera possible à un moindre coût d’ici quelques années.

Si les engagements nationaux sont nécessaires pour baliser le chemin, l’espoir de voir le monde changer de modèle énergétique repose aussi sur le secteur privé, en particulier de la finance, qui s’intéresse de plus en plus au climat. Pascal Canfin note que l’agence Standard and Poor’s va intégrer l’évaluation du risque climat dans sa notation des entreprises.
Dans son livre, il évoque l’effondrement de la capitalisation des sociétés australiennes de charbon et plus largement la problématique des actifs qui se dévaluent. Pascal Canfin constate que des gestionnaires d’actifs, banques, sociétés d’assurance, fonds d’investissement, sont en train de prendre conscience d’un nouveau risque, le risque carbone. Ce qui l’amène à formuler un pari : si des acteurs financiers majeurs décident de se détourner des énergies fossiles, d’autres suivront et rendront le virage inéluctable. Financer des projets fortement émetteurs de CO2 sera de plus en plus cher et de moins en moins rentable.

Un livre nécessaire, utile et accessible à 7 mois du rendez vous de décembre prochain.

Découvrez le livre et
le chapitre “Dix signaux qui montrent que la transition est en marche“

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