EELV dénonce le déni de démocratie au Togo
EELV tient à dénoncer fermement la mascarade électorale qui se joue actuellement au Togo. En effet, l’élection présidentielle se tenait le 25 avril et des résultats partiels ont été donnés ce 28 avril (58,75% pour le président sortant, Faure Essozimna Gnassingbé) par la CENI dans la précipitation et après plusieurs coups de force de la part du camp présidentiel.
En amont de l’élection, il y a eu une modification de la constitution permettant au président en place d’effectuer 2 mandats supplémentaires. Ensuite, on ne peut que dénoncer l’établissement (par une société belge) d’un fichier électoral très mal ficelé (comportant des doublons, des personnes ne pouvant pas voter, des personnes décédées, etc.). Le jour du vote, l’important dispositif militaire, le changement des listes d’électeurs par bureau de vote et l’expulsion du représentant de l’opposition à la CENI confirmait des soupçons d’irrégularité de ce scrutin. Enfin, des fraudes évidentes détectées lors du dépouillement dans certaines régions (traditionnellement proche du pouvoir) n’ont pas conduites la CENI à invalider le scrutin.
Pourtant, aujourd’hui, les résultats partiels vérifiés montrent que c’est l’opposition qui a remporté ces élections.
EELV pose la question de la volonté de la communauté internationale à stopper ou non ce déni de démocratie, qui n’a que trop duré. L’OIF, l’ONU, des présidents de pays de la CEDEAO, et d’autres, étaient pourtant présent avant l’élection et le jour du vote. La diplomatie française n’a simplement fait qu’appeler « au calme »…
Faure est au pouvoir depuis 10 ans maintenant, succédant à son père qui a dirigé d’une main de fer ce pays pendant 38 ans. Le Togo est à l’heure actuelle le seul pays à n’avoir pas connu d’alternance. Il a passé son temps à donner des gages aux puissances étrangères, en laissant à l’abandon les togolais, qui souffrent notamment de l’absence de services publics de qualité et d’un marché du travail atone.
EELV appelle la France à changer son point de vue sur l’Afrique, laissant de côtés les intérêts économiques ou militaires, pour afficher un plus grand soucis pour la démocratie et les droits humains, d’autant que les élections sur ce continent vont se succéder.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux