Zyed et Bouna : dix ans après, les fractures toujours aussi vives
10 ans après les faits qui ont conduit Zyed et Bouna à la mort par électrocution dans un transformateur EDF, après une course-poursuite avec les forces de police, un procès pour «non -assistance à personne en danger » s’ouvre aujourd’hui au tribunal correctionnel de Rennes.
Si EELV déplore la lenteur de la procédure judiciaire, les écologistes espèrent un procès exemplaire et l’établissement clair et précis des circonstances et des responsabilités de ce drame du 27 octobre 2005.
Une décennie plus tard, la mémoire de ces événements reste particulièrement douloureux. EELV exprime une nouvelle fois une pensée sincère pour les familles des deux adolescents qui attendent -enfin- que justice soit rendue.
Au-delà, rien n’est réglé sur les multiples fractures économiques, sociales, et ethniques qui minent notre société et les fondements du pays des droits de l’homme. Ces clivages profonds associés au drame avaient à l’époqué engendré une révolte d’une partie de la jeunesse française et des émeutes urbaines qui avaient conduits à décréter ni plus ni moins que l’état d’urgence. 10 ans plus tard, le constat est cruel.
Les phénomènes de ségrégation et de relégation que connaissent certains de nos concitoyens sont toujours aussi vrais et la précarité a aggravé la situation dans certains quartiers. La ghettoïsation, l’enclavement et l’assignation à résidence contribuent à la naissance de territoires oubliés. Les multiples discriminations et en particulier les contrôles au faciès et l’inégalité réelle des chances nuisent à toute cohésion sociale nécessaire au vivre-ensemble.
Si le qualificatif d’«Apartheid» est aujourd’hui employé par les plus hautes autorités de la République, les écologistes appellent à aller plus loin que les mots et à s’attaquer à cette urgence de manière prioritaire. Le volontarisme politique doit se traduire par l’allocation de moyens et la mobilisation de toutes et tous pour remédier à ce sentiment de d’abandon et d’injustice.
En ce sens, les écologistes réclament une véritable solidarité financière entre les territoires riches ou pauvres, une présence accrue des services publics dans les quartiers, et se tourner d’urgence vers la transition énergétique sur ces territoires où la précarité énergétique, les nuisances sonores, l’enclavement, la pollution de l’air et des sols aggravent les conditions de vie.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux