Le Premier ministre turc attise le conflit

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EELV condamne l’intervention de la police stambouliote qui a délogé violemment les occupants de la place Taksim. Ces violences ne sont pas les premières, puisque les associations de droits de l’Homme parlent d’au moins quatre morts, de centaines de blessé-es et d’autant d’arrestations. La répression de samedi soir a été au-delà du spectaculaire jusqu’à l’ignoble, la police poursuivant les blessés jusqu’aux hôtels où ils s’étaient réfugiés.

Pourtant, le Premier ministre, contesté au sein même de son gouvernement, semblait avoir reculé devant la mobilisation qui s’étendait à tout le pays. Des syndicalistes comme des islamistes modérés s’étaient d’ailleurs joints au mouvement remettant en cause, en plus de sa politique urbanistique, son autoritarisme, son régime liberticide et le capitalisme sauvage qui sévit dans le pays.

Après avoir affirmé que le projet serait abandonné, Recep Tayyip Erdogan a donné l’ordre d’évacuer sans ménagement le parc Gezi et ses environs. Dans le même temps, il appelait ses partisans à manifester le jour même leur soutien à sa politique.

 EELV regrette que, loin d’apaiser les esprits, le chef du gouvernement turc semble rechercher l’épreuve de force. Les écologistes appuient les revendications des manifestants et demandent à l’Europe, qui a sa part de responsabilité dans la situation, d’intervenir pour favoriser une sortie démocratique du conflit. En effet, si les promesses de l’Union européenne d’intégrer la Turquie avaient contribué à « l’institutionnalisation» du parti majoritaire islamo-conservateur (AKP, parti pour la justice et le développement), ses voltefaces ont créé frustration et rejet, favorisant le retour au rigorisme traditionaliste et autoritaire.

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole

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