A l’occasion de la conférence nationale sur le développement du Mali, organisée par le ministère des Affaires étrangères, la Région Rhône-Alpes et Cités Unies France, Pascal Canfin a rappelé le rôle primordial des collectivités françaises et maliennes dans la reprise de l’aide française au développement du Mali.
Les collectivités locales qui sont engagées dans une coopération avec le Mali s’interrogeaient depuis plusieurs mois sur les conditions du maintien de leurs actions dans le contexte de l’instabilité nationale et de l’occupation du nord Mali : comment peuvent elles coopérer avec les territoires du Sahel et contribuer à construire des solutions durables pour un développement au service des populations et des écosystèmes? Comment, dans les conditions d’insécurité politique, civile, sociale, alimentaire, économique, climatique…, contribuer à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement ?
Ces questions reflètent les préoccupations à tous les niveaux de l’engagement français:
apres la première phase de l’intervention militaire, le gouvernement français a annoncé la reprise de l’aide publique au développement en direction du Mali et a engagé une concertation multi partenariale pour mobiliser l’ensemble des acteurs ( collectivités, migrants, ONG, société civile, universités, donateurs…) et préparer l’apres crise.
La rencontre du 19 mars, à l’hôtel de la région Rhône Alpes a donc réuni les représentants des états maliens et français, les ministres Canfin, Fabius et Coulibaly, des collectivités des deux pays et de leurs sociétés civiles pour échanger sur les conditions de sécurité et de réconciliation, les attentes des populations, des collectivités du Mali, leurs propres capacités à proposer des solutions, et les possibilités d’action des collectivités françaises en réponse.
La période qui s’ouvre doit être axée sur la justice, la réconciliation, la relance institutionnelle, et pour cela doit s’appuyer sur un dialogue multi acteurs au sens le plus large, ceci afin de permettre le retour des réfugiés et déplacés et pour restaurer le vivre ensemble et la place des femmes.
Ces enjeux essentiels doivent s’accompagner de stratégies fortes à court et à long terme pour permettre le développement économique, notamment à travers la relance de l’agriculture et de l’élevage paysans, atouts indéniables du Mali, l’accès à l’éducation, aux services sociaux, et le renforcement des institutions publiques.
Ces priorités stratégiques doivent enfin s’articuler autour de la participation de la société civile, et en particulier celle des femmes pour assurer des politiques territoriales répondant vraiment aux besoins des populations.
Cette journée n’était pas une fin en soi mais une étape pour la mobilisation des collectivités et également pour la reconnaissance de la légitimité de leur action. Les attentes énoncées doivent maintenant être prises en compte dans les étapes suivantes (conférence des donateurs, coopération bilatérale, processus de décentralisation …)
C’est ce à quoi s’est engagé le ministre Canfin en intégrant les collectivités locales et leur action dans les bases de l’action française au Mali
« L’engagement français au Mali est conforme à nos valeurs de solidarité; l a lutte contre le sous développement répond à notre intérêt mutuel car là où le développement gagne, le risque recule.
Il a également insisté sur notre responsabilité commune en matière d’efficacité de l’aide et le rôle des dispositifs de contrôle citoyen.
Pour une élue écologiste persuadée de l’interdépendance entre humains, de la responsabilité que nous partageons tous de préserver une vie digne sur une planète protégée, de la responsabilité plus lourde des pays industrialisés, persuadée aussi que l’action locale est un échelon complémentaire de l’action nationale et internationale, cette journée était effectivement un temps important. Elle a mis en valeur la parole des femmes et les violences subies en temps de conflits, la parole des organisations paysannes et leur capacité à gérer et à nourrir le territoire et ses habitants, la parole des elus et des fonctionnaires locaux et les besoins vitaux des habitants en services de santé et d’éducation.
Véronique Moreira