Loi bancaire : Il faut aller plus loin !
L’assemblée nationale examine à partir d’aujourd’hui la loi sur la réforme bancaire. Les écologistes se réjouissent d’avoir fait voter en commission des finances de l’Assemblée nationale un amendement qui contraindra les banques à mettre en œuvre le reporting de leurs activités pays par pays (nombre de salariés et chiffre d’affaires). Cette mesure permettra une meilleure transparence des activités financières et ainsi de commencer le combat contre l’évasion fiscale.
Pour autant, à l’occasion de l’examen de cette loi, des améliorations du texte sont possibles. Les écologistes appellent de leurs vœux, comme une partie du PS, la séparation stricte des activités bancaires de dépôt des activités de marché.
Mais surtout cette loi aurait tout intérêt à intégrer la lutte contre les paradis fiscaux, qui demeure une priorité politique des écologistes tant au niveau national qu’européen. D’après une commission d’enquête sénatoriale, l’évasion fiscale est estimée à 60 milliards d’euros par an. Sans évasion fiscale pendant les dix dernières années, la dette de la France serait de 59 % du PIB contre 90 % aujourd’hui. À l’heure où la réduction des déficits publics nous impose une rigueur budgétaire et où la transition écologique exige des investissements de long terme dans l’économie réelle, on ne peut plus se contenter de déplorer. Il faut agir sans attendre.
Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole
Heureux de voir des « voeux » pour une séparation strice.
Vous, qui êtes à l’Assemblée et au Sénat, ne laissez pas Moscovici et comparses dirent que la découpe stricte n’est défendu par « aucune formation politique, aucun syndicat » (Le Monde du 12 février).
Ne laissez pas se répandre les échos de la Fédération Bancaire Française assénant qu’il serait dangereux pour les millions de citoyens, contribuables et entrepreneurs, de voir des banques françaises strictement d’affaires, être affaiblis. Si les requins « à la française » devait se retrouver dans une marre à crocodile, ce n’est pas notre problème. Notre problème c’est quand c’est nos grands-mères, nos malades ou nos enfants qui s’y retrouves dedans!
Shakespeare faisait dire à Cassius dans son « Jules César » :
« La faute, cher Brutus, n’est pas dans nos étoiles
Mais en nous-mêmes, si nous sommes des sous-fifres. »
Continuez dans ce sens.. et faite directement plusieurs pas ! et non un seul, comme le préconise « courageusement » les quelques défenseurs du projet de loi.