Accident nucléaire : le spectre du désastre économique ajouté à la catastrophe sanitaire

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Les résultats de l’analyse menée par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) publiés mercredi 7 février sur le coût d’un accident nucléaire en France sont pour le moins alarmants. En plus de l’impact sanitaire pour les populations et les atteintes irréversibles à l’environnement, les conséquences économiques d’un tel accident seraient de nature à ébranler l’économie du pays tout entière. Un risque pour lequel l’État n’a d’ailleurs souscrit, et pour cause, aucune assurance.

Depuis Fukushima, on sait bien qu’un accident nucléaire de grande envergure est possible, même dans un « grand pays industriel ». Même l’Autorité de Sûreté Nucléaire française se refuse à garantir qu’il n’y aura jamais en France un accident nucléaire. Cette première étude publique en fixe la possible facture.

Un accident de type Fukushima (niveau 7) coûterait « jusqu’à 430 milliards d’euros », soit deux années de recettes de l’État français : un drame national, balayant tous les efforts de redressement budgétaire, économique et social. Cette « catastrophe européenne ingérable » serait comparable à « une guerre régionale » selon l’IRSN, et impliquerait l’évacuation d’environ 100 000 personnes. Un accident un peu plus faible (niveau 6), c’est-à-dire partiellement contrôlé, coûterait jusqu’à 120 milliards d’euros.

EELV en appelle donc au réveil des consciences et à l’approfondissement des connaissances. Les chiffres publiés semblent en effet vouloir donner une vision a minima des impacts économiques. La Cour des Comptes, dans son rapport sur le coût du nucléaire de février 2012, écrivait que « les estimations de l’IRSN donnent un coût moyen compris entre 600 et 1 000 milliards d’euros pour un accident très grave comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima. » Aujourd’hui, on divise les sommes par deux. EELV demande donc que, dans un souci de transparence, les études de l’IRSN soient intégralement rendues publiques.

EELV appelle par ailleurs à ce que la réalité des coûts et des risques induits par le nucléaire soit enfin assumée et clarifiée, y compris en termes de couverture assurantielle. C’est ce travail salutaire qu’a entamé le député écologiste Denis Baupin, qui travaille sur une proposition de loi visant à anticiper les coûts économiques d’un accident nucléaire

Jean-Philippe MAGNEN, Elise LOWY,  Porte-parole

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