Comment Diane 35 relance le débat sur la sécurité sanitaire en France, par Aline Archimbaud

Aline Archimbaud

Communiqué

29 janvier 2013

Dimanche 27 janvier, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a rappelé les quatre décès liés depuis 1987 à la pilule Diane 35. Dominique Maraninchi, son Directeur Général, a déclaré à cette occasion que ce traitement contre l’acné fabriqué par les laboratoires Bayer « ne doit plus être utilisé comme contraceptif« .

 

Pour Aline Archimbaud, Sénatrice Europe Écologie Les Verts de Seine-Saint-Denis, cette nouvelle affaire rappelle, dans des circonstances comme souvent tragiques, que la gestion de la sécurité sanitaire n’est toujours pas réglée en France.

Lors de l’examen du projet de loi dit « Médicament » au Sénat à l’automne 2011, elle avait déploré le manque d’ambition du texte du gouvernement de l’époque. La nouvelle majorité sénatoriale avait effectué un travail considérable pour y remédier mais l’Assemblée Nationale, dans sa composition de l’époque, avait taillé en pièces ces avancées significatives pour la sécurité sanitaire.

Finalement, on le voit, les contournements d’AMM (autorisation de mise sur le marché) se poursuivent. Et le médicament contre l’acné détourné comme contraceptif oral rappelle tristement le Médiator, médicament anti-diabétique détourné comme coupe faim puis retiré du marché après avoir causé des milliers de valvulopathies parfois mortelles. Et une fois de plus, l’influence des visiteurs médicaux est mise en question.

Le débat sur les conflits d’intérêt qui persistent aujourd’hui encore autour du circuit du médicament ne peut plus être esquivé, ni celui sur la sécurité pour la santé et l’environnement de la contraception hormonale. Deux amendements avaient d’ailleurs été déposés en ce sens par le groupe écologiste au Sénat à l’occasion de l’examen du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 (voir ci-dessous).

Il y a urgence à juguler les liens d’intérêt persistant entre d’une part les intérêts privés des laboratoires pharmaceutiques et de leurs employés et, d’autre part, l’intérêt général dont doivent relever la prise de décision publique en matière de réglementation de l’industrie du médicament ainsi que les prescriptions médicamenteuses.

 

 

Laissez un commentaire

Remonter