Les eurodéputés EELV réagissent à l’intervention française au Mali

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Lundi 14 janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU apportait son soutien à l’opération militaire lancée par la France contre des groupes islamistes armés au Nord du Mali. Cette annonce régularise la situation et donne finalement sa légitimité à François Hollande pour agir sur le territoire malien. Les écologistes espèrent néanmoins que l’intervention armée aura une issue rapide et que la paix sera négociée sur le plan politique, avec le soutien des Etats-membres de l’Union européenne. Réactions des eurodéputés EELV.

Où est l’Europe ?

« Encore un déficit d’Europe ». Pour Daniel Conh-Bendit qui s’est adressé à Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, dans l’hémicycle du Parlement européen, « la France joue un rôle qui dépasse ses capacités ». La faute à l’Union européenne qui n’a pas les moyens d’une intervention armée commune. Une telle décision aurait pourtant dû être prise au niveau européen. Et c’est encore le rôle de l’UE de trouver une sortie de crise par le haut, pour la population du Nord Mali, afin d’éviter un enlisement malheureusement prévisible. « Nous devons désormais créer les conditions d’une solution politique et humanitaire au Mali. »

– Voir aussi la vidéo de Daniel Cohn-Bendit face à Catherine Ashton : « L’UE doit créer les conditions d’une solution politique et humanitaire au Mali »

Combien de temps durera l’intervention des forces armées françaises au Mali ?

Pour éviter cet enlisement, l’intervention militaire française doit être délimitée. Il faut clarifier les cibles à court terme et les objectifs à moyen terme, et donc préciser le périmètre et la durée de cette guerre. Les déclarations du Président François Hollande et du Ministre de la défense Jean-Yves Le Drian restent floues à ce sujet. Les écologistes approuvent néanmoins cette intervention : « C’est un moment de l’histoire difficile à assumer pour les non-violents que nous sommes, mais il est nécessaire, estime l’eurodéputé Jean-Paul Besset. Il fallait intervenir et éradiquer ce groupe politico-mafieux qui déstabilise une partie de l’Afrique déjà confrontée à bien d’autres problèmes. » « Les troupes africaines doivent cependant remplacer les troupes françaises au Mali », poursuit Yannick Jadot.

Comment préparer la paix sur le plan politique ?

« Une résolution efficace de ce conflit ne peut passer que par un dialogue inter-malien », estime l’eurodéputé Jean-Jacob Bicep qui espère un « retrait rapide ». Il faut soutenir la reconstruction d’un appareil d’Etat au Mali, en prenant en compte les droits et revendications des minorités. La parole des peuples du désert malien doit être entendue, et leur autonomie garantie. « Les populations de ces territoires devront se retrouver pour s’organiser et décider eux-mêmes de leur avenir », poursuit son collègue François Alfonsi. Les massacres des Touaregs dans les années 1960 et 1990 doivent également être reconnus.

Nicole Kiil-Nielsen quant à elle se félicite de la décision de la Cour pénale internationale qui vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur les exactions commises dans le Nord du Mali depuis janvier 2012 : « Selon les rapports de l’Onu et de plusieurs ONGs, de graves crimes ont été commis contre les populations et contre les femmes. Ils ne doivent pas rester impunis, la justice doit être rendue. »

– Lire aussi l’article de François Alfonsi : Il faut un processus démocratique crédible au Mali

– Lire aussi l’article de Jean-Jacob Bicep : Pour une solidarité européenne avec le Mali

Comment préparer la paix sur le plan économique ?

Pour maintenir la paix dans cette région du monde, il faut garantir un revenu décent aux habitants du Sahel. C’est le seul moyen de mettre fin aux trafics et à la corruption. Un plan de développement écologique qui tenterait de régler les problèmes de mal-développement, de mal-gouvernance, donnerait plus de légitimité aux acteurs internationaux et à l’Union européenne pour agir. Sinon, cette intervention militaire française risque d’être vue comme un épisode de plus dans l’histoire de la sécurisation militarisée des ressources énergétiques africaines de la France…

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