Denis Baupin dénonce le sabotage de la parole de la France à Doha par Montebourg (AFP)
A la veille du lancement du débat national sur l’énergie, qui vise à définir les moyens pour réduire la dépendance de l’économie française au nucléaire et aux énergies fossiles, Denis Baupin a participé mercredi 28 novembre à un débat sur la transition énergétique organisé à l’initiative de l’Union française de l’électricité, l’organisation patronale du secteur électrique.
A cette occasion, Denis Baupin s’est insurgé contre les déclarations « à contre-courant de la lutte contre le réchauffement climatique » d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif — qui lors de ce même colloque a déclaré à propos des gaz de schiste : « Nous n’acceptons pas la fracturation hydraulique, mais nous travaillons à imaginer une nouvelle génération de technologies propres qui permettraient d’extraire (les gaz de schiste) sans abîmer (l’environnement, ndlr), franchement quel bon sens ! » — en déclarant comme le relate la dépêche AFP ci-dessous : « Je suis scandalisé qu’on sabote à ce point la crédibilité de la France en plaidant pour chercher de nouvelles ressources fossiles » émettrices de CO2, alors que même que des négociations climatiques viennent de s’engager à Doha sous l’égide de l’Onu ».
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AFP : Compétitivité et gaz de schiste au menu du débat sur l’énergie
PARIS, 28 nov 2012 (AFP) – La contribution de l’énergie à la compétitivité de l’économie et la recherche de technologies propres pour extraire les gaz de schiste feront partie du débat sur la transition énergétique qui s’ouvre jeudi, a déclaré mercredi le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
A la veille de ce débat national organisé par le gouvernement, qui vise à définir les moyens de réduire la dépendance de l’économie française au nucléaire et aux énergies fossiles, M. Montebourg a souligné la nécessité de « concilier performance et compétitivité de l’économie et transition énergétique », soulignant que « ce n’est pas l’un contre l’autre, c’est l’un avec l’autre et l’un grâce à l’autre ».
La France et les autres économies sont « embringuées dans une guerre économique mondiale », et « la bataille pour la compétitivité nécessite que nous ayons en tête que dans les facteurs de coûts de production, il y a aussi le prix de l’énergie », a souligné le ministre, qui s’exprimait lors d’un colloque organisé par l’Union française de l’électricité, l’organisation patronale du secteur électrique.
« Bien sûr, il va falloir qu’on parle des grands choix », a ajouté M. Montebourg, appelant à « respecter les points de vue, écouter la société » et « trouver le point d’équilibre ».
Au sujet des gaz de schiste, il a estimé que le président de la République avait posé un cadre « clair ». « Nous n’acceptons pas la fracturation hydraulique, mais nous travaillons à imaginer une nouvelle génération de technologies propres qui permettraient d’extraire (les gaz de schiste) sans abîmer (l’environnement, ndlr), franchement quel bon sens! », a-t-il lancé.
« Cherchons les conditions dans lesquelles nous pouvons réconcilier les contraires et nous positionner sur ces technologies », a poursuivi M. Montebourg, affirmant également que pour le gaz naturel, qui est la « plus propre » des énergies fossiles, « mieux vaut le produire ici plutôt que l’importer ». « Cette question doit être placée sur la table de la République et du débat national », a-t-il estimé.
Le député écologiste et vice-président de l’Assemblée nationale Denis Baupin, qui intervenait plus tard à ce même colloque, s’est insurgé contre ces déclarations sur les gaz de schiste, qui vont à contre-courant selon lui de la lutte contre le réchauffement climatique.
« Je suis scandalisé qu’on sabote à ce point la crédibilité de la France » en plaidant « pour chercher de nouvelles ressources fossiles » émettrices de CO2, alors que même que des négociations climatiques viennent de s’engager à Doha sous l’égide de l’Onu, a-t-il déclaré.
La patronne du Medef, Laurence Parisot, également invitée par l’UFE, a quant à elle défendu la prise en compte des enjeux de compétitivité dans le débat.
« L’objectif de ce débat c’est de renforcer notre compétitivité, en intégrant la dimension écologique. Si on tombe d’un côté ou de l’autre on ne trouvera pas le bon équilibre », a-t-elle estimé, comme en écho au discours de M. Montebourg.
« On aura besoin de beaucoup de capitaux et toutes les grandes décisions prises depuis quelques temps ne vont pas dans le sens des investissements dans notre pays » en matière de fiscalité, a-t-elle par ailleurs prévenu, critiquant aussi « une hyper-réglementation qui nous ligote à chaque instant et freine les prises de décisions ».
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