Pétroplus est menacée : 3 questions à David Cormand, président du groupe EELV au conseil régional de Haute-Normandie

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David Cormand est président du groupe EELV au conseil régional de Haute-Normandie

La raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne en Seine-Maritime est menacée de liquidation, comment réagissent les écologistes ?

Les écologistes de Haute-Normandie sont d’autant plus révoltés par la situation que plus de 500 emplois directs, environ 1 500 salariés chez les sous-traitants, soit 4 000 familles au total, sont en jeu…
Il s’agirait d’une catastrophe économique et sociale, qui affecterait gravement l’agglomération rouennaise.
Mais cela a aussi des incidences sur le plan de l’environnement, car la transformation du secteur pétrolier face au défi énergétique est loin d’être anticipée.

Qui porte la responsabilité de ce drame social ?

Il y a deux éléments-clés dans cette affaire : l’attitude du groupe pétrolier Shell et la question du carburant automobile. La catastrophe Pétroplus est d’abord le résultat du désengagement de Shell, société créatrice du site en 1929 qu’il a revendu à Petroplus en 2008. Un désengagement qui correspond à la « stratégie de la terre brûlée » qu’appliquent de nombreuses multinationales, exploitant les sites industriels et leurs salariés avant de les abandonner lorsque la rentabilité diminue. Jamais les investissements nécessaires à l’évolution de cette raffinerie n’ont été enclenchés, la condamnant avec cynisme depuis quelques années. De plus, ce désengagement permet à ces grands groupes de ne pas assumer la réparation environnementale (dépollution par exemple) des sites.

Alors que Shell vient de recevoir, dans des conditions détestables, l’autorisation d’exploitation de nouveaux gisements au large de la Guyane française, on ne peut être qu’exaspéré par l’attitude des multinationales pétrolières : pour ces entreprises parmi les plus profitables au monde, les ressources naturelles et les salariés sont à exploiter sans modération.

 

Quel est le second élément-clé et que proposent les écologistes de Haute-Normandie ?

L’autre cause des difficultés de Pétroplus, et qui se pose à l’ensemble du secteur de la raffinerie en France, est l’inadéquation entre la capacité de raffinage et le carburant majoritairement utilisé en France : le Diesel. Les observateurs expliquent depuis longtemps la vulnérabilité des structures de petite taille qui n’ont pas reçu les investissements nécessaires pour s’adapter à la surconsommation de ce carburant en France. Du fait d’une taxation avantageuse, le Diesel est majoritaire dans notre pays, alors même que les études scientifiques démontrent sa dangerosité pour la santé.

Tout en accompagnant les salariés de Pétroplus et le tissu économique local, une question d’urgence sociale, il reste au gouvernement deux chantiers majeurs à ouvrir :

– provoquer et assumer un réel rapport de force avec les multinationales pétrolières, en les mettant devant leurs responsabilités sociales et environnementales,

– prendre les mesures de fond nécessaires à l’évolution du parc automobile vers des véhicules plus économes et plus propres, à travers un plan global de préparation de la transition énergétique qui accompagnera l’évolution à la fois de la filière automobile et de la filière pétrolière.

2 commentaires pour “Pétroplus est menacée : 3 questions à David Cormand, président du groupe EELV au conseil régional de Haute-Normandie”

  1. C’est toujours la même histoire, ils sont nombreux alors on en parle. Pourquoi se battre pour des activités périmées ou beaucoup mieux produites par les pays émergents ?
    Il vaut mieux miser sur les activités du futur que sur ce genre d’activité d’une autre époque à forte pollution et danger pour les riverains et l’environnement.
    Ayons le courage de dire la vérité. Préparons l’avenir au lieu de vouloir sauver le passé révolu.
    Arcelor et Petroplus, laissons tomber. Trouvons des passerelles pour donner une nouvelle formation professionnelle d’avenir à ces personnes qui vont perdre leur travail. Sinon on va recommencer l’année prochaine.

  2. Il n’en reste pas moins que la « révolution » énergétique va en faire fermer plus d’une !
    et quid de l’évolution déjà observée de la consommmation de carburant (en volume) en France dans la réflexion ?
    Le problème n’est pas la fermeture de la raffinerie, comme l’article semble le laisser penser mais l’accompagnement de cette fermeture et la remise en état du site

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