Rio + 20, le regard de Pascal Canfin

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Rio est-il un échec ?

J’étais cette semaine à Rio au sein de la délégation française avec le Président de la République, Laurent Fabius, Nicole Bricq, et Benoit Hamon. J’ai donc participé aux négociations qui ont débouché sur la déclaration finale.

Je souhaitais vous faire part de mon analyse sur le texte final. Quel jugement porter sur ce texte ? Si on le juge au regard de ce qui serait nécessaire pour inventer un mode de vie à 7 milliards d’humains, compatible avec les limites de la planète, alors, oui, ce texte est nettement insuffisant. Comme le font remarquer les ONG, Rio+20 n’a pas apporté les réponses immédiates que l’urgence environnementale exige.

Toutefois « Rio+20 » n’est pas « Rio-20 » : nous avons évité la rupture avec les pays émergents. Pour avoir négocié jusqu’à tard dans la nuit, lundi soir, je peux témoigner, aussi paradoxal que cela puisse sembler, que le fait même d’avoir un texte était loin d’être acquis en début de conférence. Ce texte fait l’objet d’un accord mondial et c’est en soi est un acte politique fort. Il inclut des pays émergents pour lesquels l’acceptation d’une gouvernance multilatérale de la planète est encore loin d’une évidence quand leur priorité reste leur niveau de développement propre. A Rio, l’Union européenne unie, en liaison avec l’Afrique, a mis tout son poids politique pour éviter les régressions et obtenir quelques avancées.

Si l’on s’arrête sur le contenu du texte, le système des Nations-Unies reposant sur le consensus, cet accord manque évidemment d’objectifs contraignants. Pour autant, il offre des perspectives sur lesquelles nous pourrons construire. Je pense notamment à la plus grande visibilité donnée à la société civile. Plus que les Etats, les peuples peuvent être le moteur du changement vers le développement durable. Je pense aussi au renforcement du PNUE. Certes, Rio ne sera pas le temps de la création d’une agence pour l’environnement de l’ONU, mais ce cheminement continue son cours à travers ce renforcement.

Enfin, les Objectifs du Développement durable (ODD) sont nés à Rio. C’est la première fois que la communauté internationale se met d’accord sur le principe de cibles et d’indicateurs du développement durable. Si nous n’avons pas obtenu une liste de ces ODD, à l’issu de Rio+20, nous nous sommes entendus sur un calendrier et une méthode. Comme Ministre chargé du Développement, je m’engagerai pleinement, avec vous et la société civile, dans ce chantier qui s’ouvre.

La déception, qui peut être la votre et qui est aussi la mienne, ne doit pas nous empêcher de reprendre dès demain notre combat pour un monde soutenable, car l’urgence environnementale demeure. Rio+20 nous ouvre des chantiers, j’aurai à cœur de les mener à bien car construire la gestion soutenable de notre planète est plus que jamais notre priorité.

Pascal Canfin, ministre délégué au développement

8 commentaires pour “Rio + 20, le regard de Pascal Canfin”

  1. c’est tout de même incroyable que nous devions encore payer pour des petites ballades qui sont censées défendre les intérêts écologiques de l’humanité et que rien ne s’y fasse sauf ce genre de mascarade. Electrice écologiste je suis scandalisée par la tournure que prend l’écologie alors que nous savons que nous sommes au bord du gouffre et que les « grands de ce monde » comme ils se définissent s’asseoient impunément sur les grands problèmes comme Fukushima, le barrage de belo monte qui va détruire tous les peuples autochtones de l’amazonie. Ce que nous attendons aujourd’hui nous citoyens du monde ce ne sont pas des blablas et des textes qui finiront comme bien d’autres au fond de conscience dont l’immoratlité n’est plus à prouver mais des actes concrets qui nous prouvent que la roue est en train de s’inverser. J’ai personnellement voté pour EELV parce que ce partie défend une sortie rapide du nucléaire dans notre pays et du nucléaire en général à travers le monde et pour que nous nous montrions exemplaire à ce sujet. Hors force m’est de constater qu’au lendemain des élections et malgré les déclarations de Hollande au sujet des mines d’uranium en Afrique aucun membre d’EELV sur le territoire français n’est intervenu à ce sujet alors que nous avons placé plusieurs députés verts à l’assemblée nationale. Le gouvernement est prêt à autoriser l’extraction du gaz de schiste en Guyanne mais la Guyanne est si loin pourquoi s’en préoccupé puisque cela ne se passe pas à côté de chez nous. J’espère que dans les mois à venir EELV se montrera beaucoup plus offensif et montrera que nous n’avons pas mis ses députés au pouvoir uniquement pour y faire de la représentation. Nous attendons d’un groupe écologiste autre chose que de réagir sur certains événements mais aussi de poser des actions concrètes en s’opposant clairement aux décisions qui sont contraires à la sauvegarde de notre planète car c’est sur ce programme que vous vous êtes engagés. J’espère que vous ne l’oublierez pas parce que nous électeurs nous n’oublions pas pourquoi nous votons et ce que nous défendons

  2. Et après ? Merci pour ce commentaire tendance langue de bois, parole de ministre. Je retiendrai essentiellement la reconnaissance de la déception, et l’appel à poursuivre le combat… Pour le reste heureusement que Rio + 20 n’est pas Rio – 20 !… Les ministres « verts » ne peuvent donc pas être vraiment différents des ministres tout court. On a parfois envie de ne plus croire beaucoup en la politique devant tant de mascarades que sont Rio + quoi et compagnie … Bon courage quand même à Pascal. Francis

  3. bonjour
    Merci à Pascal pour ce message d’espoir et son appel à ce que nous continuions le combat. La position de ministre écologiste dans un gouvernement socialiste n’est pas une sinécure! Défendre « bec et ongles » les options que nous portons et se faire ensuite « engeuler » par les militants pour les demi-mesures arrachées à l’administration et aux membres de la majorité…
    Merci donc à eux d’avoir le courage de le faire, de rester au contact avec le parti et ses militants, comme ce week-end à Paris. Nous militants devons être les ferments dans la société pour faire pousser les graines de l’écologie. Les ministres et les députés seront d’autant plus forts que la société poussera derrière eux et elles!
    Le combat continue, ne reproduisons pas 1981 et le désert social qui s’en suivi laissant aux seuls élus et ministres le soin de faire passer les réformes.

  4. oui oui comme d’habitude le même son de cloche mais bon.on recommence par ou ??? les grands de se monde sans foute que du bla bla et le monde tourne quand même mais dans le mauvais sens. voila pour l’histoire du monde moderne.un jardinier solitaire

  5. « (…) il offre des perspectives (…), la communauté internationale se met d’accord sur le principe ». je ne doute pas des efforts que vous avez dû produire pour ce malheureusement maigre résultat. Mais puisque nous vivons dans un monde de communication médiatique, j’aurais tendance à penser que si vous aviez refusé de signer ce texte avec grand tapage (car la situation écologique de l’avenir de l’humanité est catastrophique), la résonance n’en aurait été que plus grande et aurait au moins redonné de l’espoir à tous les militants écologistes de tout poil (EELV mais aussi ceux des ONG diverse). Car enfin, un politique ne se satisfaisait pas d’une toute petite avancée. Nous n’avons plus le droit d’être timide! Nous n’avons plus le luxe de se contenter de peu. On doit faire prendre conscience de l’urgence de la situation!
    Car finalement, voici un texte de plus non contraignant, sans objectif clair.
    Je rejoins Ley, j’espère que les ministres, députés, sénateurs EELV ne vont pas se contenter de faire d’être de bons petits soldats écologistes du PS. Ils doivent faire entendre leur voix, leur différence. Et taper du poing sur la table même si ça déplait au PS. Ley a raison, ces derniers jours, on aurait dû entendre EELV sur bien des sujets. Mais c’est le silence ou de l’autosatisfaction qu’on a entendu.
    Réveillez vous! Réveillons nous!

  6. Jean-Luc, le 26/6.
    Décevant, Rio ? Non, puisqu’on s’y attendait …. Mais il est vrai que ça coûte cher. Blamer les ministres écolos ? Pourquoi, ils ont fait leur boulot. On en attendait plus, bien sûr … Faute des grandes avancées que nous souhaitions, apprécions les petits pas accomplis.
    Ne plus croire en la politique ? Mais la politique, ou plutôt la Politique, c’est nous ! Le problème, c’est la politique et ses luttes égo-électoralistes. Il y aura toujours la politique et la Politique. Mais rappelons-nous que les politiques qui font de la Politique la font parce que nous les avons élus -directement ou indirectement- pour cela ! Ils ont donc des comtpes à nous rendre, et surtout nous avons des comptes à exiger. La Démocratie, c’est dans les deux sens !
    En tous cas, oui, entendons l’appel de Pascal à poursuivre le combat, dépassons la déception.
    Bon courage Pascal, continue

  7. Oui Rio est un échec, E-ELV doit désormais ce concentrer sur ce pour quoi il a été élu, c’est à dire la transition de la société française vers plus de sobriété énergétique et matérielle et la protection de l’environnement en France.

    En premier il faut interdire les forages en Guyane, si ce n’est pas possible à cause du PS il faut alors compenser cela par d’autres garanties, par exemple des financements importants pour l’isolation, les transports en communs, l’agriculture biologique et les produits économes en énergie (TVA à 0% ? ).

    Si vous n’obtenez rien et bien alors le mieux est de démissionner de ce gouvernement et d’arrêter de le soutenir à l’assemblée nationale et au sénat.
    Ainsi vous garderez la confiance des électeurs qui croient aux valeurs et à l’avenir de l’écologie politique.

  8. Que se soit les pays du sud, du nord , les pays pauvres, pays industrialisés;les grands pollueurs,les producteurs,les consommateurs;tous,nous avons intérêts dans la promotion des politiques de développement durable.

    Autre foi,les communistes et capitalistes se sont livrés dans une bataille sans merci en divisant les nations…

    Le monde doit à présent s’unir pour combattre la destruction inconscient(voire consciente) de la planète terre: la troisième guerre mondial est celle des écosystèmes…

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