Mes quatre questions en réponse à Eric Besson
Les récentes attaques du ministre Besson sur ma supposée incompétence en matière de nucléaire relèvent du domaine du dérisoire. Cependant, une telle charge donne un aperçu de la difficulté à obtenir un débat public raisonnable sur la sortie du nucléaire. La pédagogie de la réforme étant métier de Sisyphe, qu’il me soit ici permis, au risque de me répéter, de répondre aux fausses assertions des partisans du statu quo atomique.
1 Pourquoi vouloir continuer à gaspiller notre argent et notre énergie ?
Certains se demandent combien va coûter la sortie du nucléaire. Mais la vraie question c’est : combien coûterait le scénario catastrophe de poursuite et renouvellement du parc nucléaire ? Environ 470 milliards d’investissements selon des experts indépendants. Plus que les investissements dans le plan de sortie du nucléaire que nous proposons.
Un plan qui repose sur deux piliers :
- les économies d’énergie,
- le développement des énergies renouvelables.
Un plan rentable : la seule réduction de 20% des consommations d’énergie dans l’Union européenne réduirait de mille euros annuels les factures des ménages, dont plus de 10 millions de français vivant dans la précarité énergétique !
2 Pourquoi laisser nos citoyens démunis face à l’explosion de leurs factures ?
De l’aveu même des industriels du secteur, le prix de vente de l’électricité ne permet pas de couvrir les coûts réels du nucléaire.
EDF souhaite augmenter le prix de l’électricité de 30% sur cinq ans pour pouvoir investir dans le nucléaire ! Et le démantèlement des vieilles centrales ou les exigences croissantes de sécurité vont encore alourdir la facture.
L’électricité nucléaire coûte donc cher. A l’opposé, le prix de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables ne cesse de baisser. Notre plan s’attachera à réduire les factures d’électricité.
3 Ne savez-vous pas que l’indépendance énergétique de la France passe d’abord par l’indépendance du Ministre de l’Industrie vis-à-vis des lobbies ?
Loin de nous rendre indépendants, les choix énergétiques passés nous ont rendus dépendants et vulnérables. L’uranium nécessaire pour faire tourner nos réacteurs est importé, notamment du Niger où les conditions d’exploitation – et de sécurité – sont indignes d’une industrie prétendument responsable.
L’indépendance énergétique ne sera acquise que grâce à des énergies produites localement et à la chasse au gaspillage énergétique.
4 Comment pouvez-vous sacrifier l’emploi, les PME et l’excellence française au profit d’une impasse industrielle ?
La sortie du nucléaire donne au contraire de l’avenir à notre excellence. Ces dernières années, en Europe, les énergies renouvelables ont représenté la grande majorité des investissements dans la production électrique, quand la part du nucléaire est infime.
L’exemple allemand démontre que la sortie du nucléaire est un formidable levier de développement industriel et d’aménagement du territoire, avec la création de milliers de PME. La transition énergétique que nous proposons permet la création d’au moins 500 000 emplois. Sans compter l’héritage nucléaire qui nous impose de former et d’embaucher des personnels compétents, de développer une filière de démantèlement capable de satisfaire les besoins mondiaux en la matière.
Mais le gouvernement français préfère créer une instabilité autour des énergies renouvelables afin de casser leur perspective de développement. Il préfère mentir aux travailleurs du nucléaire en leur faisant croire que tout va continuer comme avant, alors même que le monde change. C’est une incroyable lâcheté. C’est en agissant ainsi qu’on détruit l’excellence française.
Chacun doit comprendre que l’élection présidentielle de 2012 est une occasion unique de changer la donne énergétique française. Notre plan de sortie du nucléaire prévoit une échéance à vingt ans. Tout report de l’échéance conduirait soit à prolonger de manière très risquée la durée de vie des réacteurs, soit à renouveler une partie du parc et mettre un terme définitif à la perspective de sortie. C’est pourquoi nous attendons de nos partenaires qu’ils soient volontaires et de nos adversaires qu’ils soient responsables.
La voie que nous proposons, c’est en définitive une voie d’excellence pour la France : l’excellence écologique. Il s’agit de mobiliser le meilleur de notre génie pour saisir l’occasion de passer du statut de pays le plus nucléarisé du monde à celui de nation pionnière de la transition énergétique. En d’autres termes, la France doit prendre la tête du peloton des pays qui anticipent les défis du monde qui vient. En réalité, aucun argument de ceux qui refusent la sortie du nucléaire ne résiste à l’examen des faits. Depuis de nombreuses années, nous avons fait connaître nos propositions pour conjurer le risque nucléaire.
Au delà des contrevérités et des approximations, quelles sont les vôtres, monsieur le ministre Besson ?
Photo : Audrey Cerdan pour Rue89 (merci Audrey !)
Arrêtez votre cinéma, on a bien compris que vous oeuvrez pour faire réélire Sarkozy. Votre volonté de vous imposer à la gauche et d’y mettre le feu le prouve.
Je souhaite au risque de perdre que le Ps rompe définitivement les relations avec vous (j’étais chez les verts il y a moins de un an)
Pas un élu vert, ça vous fera du bien
Bonjour,
après presque 20 ans de recherche sur la fusion froide. Un système parfaitement opérationnel produisant une énergie intermédiaire 10000 fois moins puissant que le thermonucléaire mais 10000 fois plus puissante que le thermique, à été mis au point et publié début 2011 par les physiciens italien Foccardi et Rossi. Ce système utilise le nickel comme matière première à la fusion froide et fourni en sortie du cuivre. Une faible proportion de la production annuelle de nickel permettrait de remplacer la production d’énergie par le pétrole. Hors la France possède un énorme gisement de nickel en Nouvelle Calédonie.
De plus si ce domaine nouveau , la fusion froide, était convenablement traité en terme de budget alloué, il y a fort à parier que nous trouverions également le moyen de réduire la pollution du au thermonucléaire.
condition de la victoire: alliance des « petits » partis qui n’ont aucune chance contre la chappe de plomb « ps-ump » qui détruit la France par la corruption génératrice d’incompétence généralisée. Si les leaders des petits partis ne désignent pas dans une alliance pour la France un candidat unique pour le premier tour en faisant éclater les clivages politiques désuets, alors ils auront perdu la possibilité de faire de 2012 une année de réel changement politique.
Qui fait du cinéma ? Que penser d’une contribution aussi agressive de quelqu’un qui se dit ancien adhérent vert – combien de temps ? un trimestre ? , qui manifestement a adopté la réthorique mélanchonnesque.
Un écologiste du « siècle dernier », convaincu depuis l’origine de l’urgence sociale, écologique et citoyenne et qui ne change pas de « chef » au gré des échéances successives…