De l’alliance et de la différence…
De l’alliance et de la différence …
Venant après la nôtre, et plutôt réussie quant à la participation et à la maîtrise générale des débats, la primaire des socialistes a témoigné une fois encore de l’aspiration de nos concitoyens à participer davantage à la décision politique et à l’arbitrage des compétitions ou rivalités au sein de la « classe politique ».
Ce n’est pourtant faire injure ni à celle là ni à celle ci que de le constater : la procédure ainsi installée pourrait contribuer, si on n’y prenait garde, à renforcer la fâcheuse tendance à l’affaissement de notre démocratie en pure démocratie d’opinion (de l’instantané, du court terme ou des sondages) et à la polarisation sur la fonction présidentielle, qui est la plaie de « nos » institutions.
Et cela, au moment justement où ce qui manque, c’est une vision du temps long, appuyée sur des formes démocratiques complètement renouvelées.
Dans ce contexte, les primo électeurs n’ont pas à l’évidence dans leur nette majorité, arbitré en faveur d’un contenu ou d’un programme.
Ils ont plutôt manifesté leur préférence pour un certain style, pour une certaine pacification, pour une certaine rondeur du débat public, après des années de gesticulations, de manipulations et de violences politiques venues du camp d’en face…
Il ont ainsi choisi un candidat de second tour, crédité, à tort ou à raison, d’une meilleure capacité à réussir les alliances nécessaires pour battre le sortant, puis à gouverner tranquillement, et d’une certaine façon en surplomb de la mêlée, à distance des appareils de partis …
La leçon, à trois étages , doit donc être méditée par tous pour les mois qui viennent :
La primaire socialiste, si elle lui confère une vraie légitimité, ne vaut pas « bon pour pouvoir absolu » au candidat, en particulier sur le scontenus de l’alliance et dans ses relations avec ses partenaires
Serait perdant à l’avenir tout ce qui ferait courir à l’alliance de la gauche et des écologistes le risque de la défaite.
De ce double point de vue, remettre en cause les pas en avant effectués ensemble ces dernières années et dont témoignent les premières avancées de la discussion , en vue de 2012 par exemple sur la sortie du nucléaire, serait inévitablement sanctionné par l’opinion.
Mais seraient pénalisées également les négociations entre les partis de gauche pour gouverner, si elles s’en tenaient à de simples tractations de sommet, conduites au détriment d’un débat public clair, participatif et transparent.
Maintenant que le paysage est, pour l’essentiel, en place à gauche, notre feuille de route est claire:
Convaincus que sans implication forte du peuple de l’écologie et sans les ruptures nettes qu’il attend, aucune victoire ne sera possible en 2012, nous allons nous porter au devant du pays, faire connaitre notre projet, réussir la campagne de notre candidate Eva Joly, réaliser le plus beau score des écologistes à une élection présidentielle.
Tous nos efforts des mois à venir tendront à la mobilisation de celles et ceux pour qui ni le ronron gestionnaire, ni les aboiements populistes protestataires n’épuisent la recherche d’alternatives radicales , indispensables par temps de crise.
Sans animosité ni volonté polémique, soulignons sereinement ce qui rend indispensable la prise en compte des solutions écologistes, en matière de transition énergétique, d’emplois et de conversion de l’économie, de 6eme République, de libertés collectives, de santé publique, de travail, d’immigration, d’agriculture, d’alimentation, d’éducation, ou d’équipements publics…
Sachons être nous mêmes, c’est à dire tranquillement unitaires et différents
Jacques Archimbaud
Secrétaire National Adjoint d’EELV