Migrants tunisiens : l’expulsion du 51 avenue Simon Bolivar était inacceptable, leur arrestation est indigne
Alerte de Cécile Duflot à la menace en cours de reconduites à la frontières de dizaines de réfugiés tunisiens suite à l’expulsion du 51, avenue Simon Bolivar
L’expulsion cette après-midi des migrants tunisiens, réfugiés temporairement au 51, avenue Simon Bolivar, à la demande de la Ville de Paris est inacceptable pour Europe Ecologie – Les Verts. Depuis plusieurs jours, les écologistes réclament un hébergement et des conditions d’accueil dignes pour ces migrants tunisiens, affamés et pour certains d’entre eux en mauvaise santé.
Si le lieu où s’étaient réfugiés les migrants tunisiens au 51, avenue Bolivar ne remplissait pas les conditions d’accueil et de salubrité nécessaires, il était de la responsabilité de la Ville de Paris en lien avec les collectivités voisines de fournir un hébergement digne. L’expulsion de cette après-midi est inacceptable quant au devoir d’hospitalité mais surtout risque de conduire à leur rétention administrative alors même qu’ils disposent d’un titre de séjour. Il est aujourd’hui de la responsabilité des collectivités locales de reloger ces réfugiés tunisiens et d’apporter des solutions d’urgence à cette situation. Il est de la responsabilité particulière du maire de Paris de s’opposer à toute décision d’expulsion de ces personnes.
Le gouvernement poursuit une politique indigne rompant avec la tradition républicaine qui a fait de la France une terre d’asile. Au-delà du discours Claude Guéant est désormais en train de mettre en place une politique qui ressemble à celle que prône le Front National.
Ce mercredi soir, des rumeurs persistantes et concordantes font état d’une volonté concertée d’organiser en urgence l’expulsion groupée de ces personnes dans la soirée ou les jours qui viennent. Ce serait un acte très grave, en rupture non seulement avec les droits humains fondamentaux mais aussi avec la tradition républicaine d’hospitalité et d’asile. Le gouvernement doit fournir dans les meilleurs délais un statut temporaire de réfugié à ces migrants qui viennent d’un pays dont chacun sait qu’il est au milieu de bouleversements profonds et dont les populations du Sud particulièrement sont en situation de misère pour une partie d’entre elles. Après avoir soutenu le régime de Ben Ali jusqu’à son dernier souffle, le gouvernement français se déshonore en accueillant avec un tel mépris ces réfugiés. Une seule reconduction à la frontière ce soir et dans les jours qui viennent serait fouler aux pieds l’honneur de notre pays.
Cécile Duflot
Secrétaire Nationale d’Europe Ecologie – Les Verts