Quand un maire et des gendarmes encouragent au délit de faciès
Communiqué du 14 février 2011
Faisant suite à un courriel envoyé aux maires des cantons de Hochfelden et Truchtersheim (Alsace) par la gendarmerie, le maire de Kirrwiller (qui n’en était pas destinataire) s’est cru autorisé à faire distribuer par un agent municipal (donc aux frais du contribuable), le 7 février, un tract incitant ses concitoyens à dénoncer « tout comportement suspect d’individus étrangers à la commune et plus particulièrement les personnes originaires des pays de l’Est et des Balkans (Roumains, Croates, Serbes, Bulgares, etc.) »
Si la gendarmerie a précisé que « ce courrier a été envoyé aux maires à titre d’information. Il ne devait en aucun cas être diffusé au public », le maire de Kirrwiller, outrepassant la consigne, estime tout à fait « normal » d’encourager ses concitoyens à la délation. Venant d’un élu du peuple, officier de police judiciaire et premier magistrat de sa commune, il s’agit d’une pratique inadmissible et illégale.