Côte d’Ivoire Sortir de l’impasse
Communiqué du 27 décembre 2010
Europe Écologie les Verts (EELV) s’inquiète vivement de la séquence meurtrière qui a suivi le deuxième tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
EELV constate que malgré la reconnaissance par l’ONU et l’Union africaine de la victoire d’Alassane Dramane Ouattara, Laurent Gbagbo persiste à se maintenir président, contestant les résultats validés par l’ONU. S’appuyant sur une partie de la population ivoirienne et de la communauté ivoirienne en France et en Europe, il demande une commission internationale pour valider l’élection.
Or les deux camps qui revendiquent la victoire sont armés. Ils comptent tous deux dans leurs rangs des personnes qu’une enquête onusienne de 2004 estime responsables d’actes assimilables à des crimes de guerre voire, pour des personnes se réclamant du camp Gbagbo, à des crimes contre l’humanité. Déjà, on compte plus de 200 morts, des escadrons de la mort circulent, des patrouilles de l’ONUCI sont victimes d’« harcèlement ».
La solution à cette crise doit être pacifique, ivoirienne et africaine, en lien avec des institutions internationales qui la garantissent et les parties de la société ivoirienne qui désirent une sortie de crise négociée et non-violente. En aucun cas, Nicolas Sarkozy ne peut se substituer aux institutions internationales pour adresser des ultimatums. Par son attitude, il participe à l’enveniment du conflit.
Dans ce contexte, Europe écologie – Les Verts :
· réaffirme que Alassane Dramane Ouattara est le président de la Côte d’Ivoire légitimé par les instances internationales et africaines ;
· est rassuré que le Conseil de sécurité de l’ONU ait prolongé de 6 mois la mission de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), afin de s’interposer entre les deux camps et de protéger la vie des Ivoiriens ;
· demande que la France mette sous commandement de l’ONUCI les forces militaires françaises de l’opération Licorne pour éviter toute accusation d’ingérence ;
· rappelle la primauté du droit international sur le droit national, et que toute attaque intentionnelle contre du personnel onusien constitue un crime de guerre ;
· appelle les deux camps à éviter tout recours à la violence et à dénouer cette crise de façon pacifique ;
· suggère que l’Union Africaine (UA) et la Commission Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) étudient les propositions de sortie de crise, faites par la Convention de la Société Civile Ivoirienne, coalition ivoirienne créée en janvier 2003, de 134 organisations (centrales syndicales, ONG, partis politiques, organisations cultuelles).
Europe Ecologie / Les Verts