Le Gouvernement veut supprimer la défiscalisation pour le photovoltaïque dans son projet de loi de finances

Le Gouvernement veut supprimer la défiscalisation pour le photovoltaïque dans son projet de loi de finances.

Entre 8000 et 1000 emplois du développement durable sont en train de disparaître à La Réunion.

La suppression de la défiscalisation pour le photovoltaïque décidée par l’Etat est une mesure sans discernement qui ruine l’environnement, l’emploi, et l’économie même de l’outre-mer.
Pour justifier cette décision, comme celle de la probable baisse des prix de l’électricité d’origine photovoltaïque, le gouvernement emploie des phrases et des mesures grandiloquentes: « parc photovoltaïque multiplié par 10, essor spectaculaire, en avance sur le grenelle… les entreprises n’ont plus besoin de cet appui, les prix vont naturellement baisser pour les particuliers »
Mais la réalité est que le photovoltaïque ne couvre encore que 2% de la production locale !
Alors parlons d’argent:
En Métropole, le projet de centrale nucléaire EPR voit un dérapage de budget de 2,7 milliards d’€ pour l’exemplaire construit en Finlande (AREVA, prix initial 3,5 Milliards €, coût actuel estimé 6,2 Milliards €), de 1,7 Milliards € pour l’exemplaire de Flamanville dans la Manche (EDF, prix initial 3,3 Milliards €, coût actuel estimé 5 Milliards €).
Le coût du projet de fission ITER à Cadarache en Provence a été annoncé à 5 Milliards € à son lancement, il a été réévalué à 15 Milliards d’€ cet été (présentation à la commission européenne, Mai 2010).
C’est donc 14,4 Milliards d’€ de dépassement sur les projets nucléaires et en même temps l’Etat nous annonce qu’il n’aurait plus les moyens d’aider au développement du photovoltaïque !
Pourtant le photovoltaïque à La Réunion, comme tout ce qui concerne les énergies renouvelables, est un des seuls axes de développement concrets et immédiats pour notre île.
Des filières de formation y ont été créées : Licence pro et depuis septembre 2010, école d’ingénieurs à l’Université de la Réunion ;
-Plus de 40 entreprises travaillent à 100% sur cette activité ou à plus de 50% de leur chiffre d’affaires
-700 emplois directs et environ 1700 emplois au total dépendent de cette filière
Tout ceci est menacé car les grands opérateurs ont siphonné l’aide publique: 4 entreprises sur 40 ont consommé à elles seules 180 millions d’€ de recettes fiscales.
Et ce sont ces grandes entreprises qui vont encore bénéficier de la suppression des aides au photovoltaïque. Elles seules peuvent résister à l’effondrement du marché, aidées par leurs maisons mères. Les 180 millions engrangés leur feront passer la crise, ils regarderont tranquillement mourir les PME réunionnaises et redémarreront une fois seules sur le marché.


A l’heure ou la Réunion affiche 28,9% de taux de chômage au sens du BIT, quasi un record d’Europe, est il acceptable de faire mourir une filière qui se développe ?
S’il faut réduire les niches fiscales, que le gouvernement le fasse avec discernement, en stoppant toutes les aides aux grands groupes dans un premier temps, en plafonnant le montant maximum de l’aide à une seule entreprise. Ces prédateurs doivent être régulés, les PME encouragées, et ce que fait l’état, c’est tout à fait le contraire. Développement endogène ? Non, enrichissement des multinationales et de leurs actionnaires !
Promouvoir cette activité est vital pour notre île, pour l’emploi et pour l’environnement. La vision économique à très court terme de l’Etat qui ignore les impacts sociaux et écologiques de cette décision est destructrice pour la Réunion.
Les Verts/Europe Ecologie La Réunion, avec l’aide des sénateurs Verts, s’opposent fortement à ces décisions et réclament que soit construit un système de soutien à la filière qui profite aux PME réunionnaise, qui soit limité pour que cesse la prédation des grands groupes. Les premiers licenciements ont été effectués, alors nous demandons qu’aucune modification n’intervienne avant Juin, le temps de fixer des règles qui permettent aux PME de s’adapter et d’assurer une transition de l’emploi des multinationales vers les entreprises locales.
Les règles du commerce international peuvent elles encore s’appliquer sans exception quand un territoire connaît un tel taux de chômage ? A situation d’urgence, réponse exceptionnelle. A la crise Réunionnaise, nous attendons une réponse forte, pas des demi-mesures.

Vincent Defaud et Vanessa Miranville, têtes de liste Les Verts / Europe Ecologie à l’élection Régionale 2010
Jean Alain Cadet et Yvette Duchemann, représentants locaux d’Europe Ecologie
« Le développement d’une filière renouvelable éthique et porteuse d’emplois repose sur la formation et la visibilité dans le temps des aides fiscales : c’est ainsi que l’on construit une juste conversion et des emplois durables.
La volte-face du gouvernement, réduisant l’aide de 50% à 25%, sans aucun discernement spécifique pour l’outre-mer, sans prise en compte des contraintes techniques particulières et du prix de rachat, risque de ruiner le photovoltaïque, tout en confortant ceux qui ne le pratiquent que par effet d’aubaine. Une correction rapide de ce couperet suicidaire s’impose : faute de quoi seraient touchés l’environnement, le social et l’économie ! »
Marie Blandin, Sénatrice du Nord , Europe Ecologie/Les Verts

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