L’arbitraire doit laisser place à un statut officiel pour la langue bretonne

Le Ministère des Affaires étrangères a refusé de procéder à la mise à jour d’un livret de famille bilingue français / breton édité par la Ville de Carhaix au motif que « seule la langue française, langue de la République, doit être utilisée dans les actes publics ». Ce refus s’appuie, notamment, sur la loi n°118 du… 2 Thermidor An II (20juillet 1794), édité pendant la Terreur par Robespierre.

Nous voulons rappeler au Ministère des Affaires étrangères que deux siècles plus tard une modification de la constitution de la République française en date du 23 juillet 2008 reconnait les langues régionales comme « patrimoine de la France ». Cette modification a ouvert la perspective d’une ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires et donc l’adoption d’un statut protecteur pour ces dernières. François Hollande s’est engagé à ratifier la charte pendant sa campagne.

La décision du Ministère des Affaires étrangères est donc non seulement en complète contradiction avec les engagements du Président de la République mais elle relève de plus d’une époque révolue ou au nom de l’unité de la République la diversité des peuples, langues et cultures de France a été broyée. Personne ne songerait raisonnablement aujourd’hui a remettre au goût du jour les politiques indignes de la France envers les cultures et peuples minoritaires vivant sur son territoire.

Les langues régionales sont une richesse à cultiver. Par la ratification et l’application de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, par l’attribution aux régions de la compétence linguistique dans le cadre d’un nouvel acte de la décentralisation, par la généralisation sur la base du volontariat de l’enseignement des langues régionales, nous avons aujourd’hui la possibilité de mener une politique ambitieuse en faveur des langues de France.

Yannik Bigouin, conseiller régional Europe Écologie Les Verts Bretagne

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