La question institutionnelle dans le débat sur le projet de société de la Guadeloupe
Participation des Verts Guadeloupe à la CONVENTION DU GUSR le 17/10/2010
C’est en Septembre 1997 que LES VERTS ont été portés sur les fonds baptismaux en GUADELOUPE. Cette date coïncide, au niveau national, avec la naissance du concept de la Gauche plurielle. Pour nous LES VERTS-GUADELOUPE, la période de la Gauche plurielle a été vécue autrement, non pas dans les institutions, mais dans le débat public relatif à l’évolution statutaire, aux côtés du Parti Socialiste (PS), de Guadeloupe Unie Socialisme et Réalités (GUSR) et du Parti Progressiste et Démocratique de la Guadeloupe (PPDG), l’ensemble ayant été nommé, à l’époque, « le socle de la Gauche ». L’histoire retiendra les traces de nos nombreuses contributions aux réflexions menées collectivement par nos partis. Parallèlement, les joutes électorales continuaient de plus belle, nous opposant bien souvent à ceux qui, par ailleurs, étaient nos alliés. Au terme d’une longue expérience, d’une réflexion approfondie et d’un processus démocratique, rare dans les partis politiques, nous avons pris l’option d’intégrer l’alliance PS-PPDG-VERTS, à l’occasion des dernières élections régionales. Quoi que puissent dire les esprits chagrins, nous n’avons pas vendu notre âme et nous ne nous sommes pas alliés au diable !
Malgré les tumultes de la récente campagne électorale, nous acceptons volontiers de participer au débat auquel le Président LOSBAR du GUSR nous a très courtoisement invités ; Non pas pour préparer des chausse-trappes à des adversaires visibles ou anonymes, potentiels ou déclarés, en vue des prochaines élections ; Non pas dans une logique de carrière politique ou de clan ; Non pas pour bidouiller à la hâte des déclarations de circonstance et bâcler un débat fort légitime. Pour notre part, nous les Verts GUADELOUPE, quel que soit le lieu où nous nous trouvons, nous continuons, inlassablement, à œuvrer pour les mêmes valeurs et les mêmes objectifs, convaincus que nous sommes que l’Écologie est la réponse à notre aspiration à réduire notre dépendance par rapport à l’extérieur.
Oui, l’Écologie est émancipatrice, en ce qu’elle vise à nous libérer, non seulement de la domination extérieure, mais aussi de l’emprise d’une société de consommation qui accroît la dépendance vis-à-vis de biens et de valeurs importés, au détriment de notre culture et nos traditions, dè mès é labitid an nou. Oui, l’Écologie politique est émancipatrice, en ce qu’elle offre de nouveaux cadres d’action et de légitimation qui transcendent, sans l’exclure, la problématique statutaire. L’autonomie énergétique, l’autosuffisance alimentaire, la préservation et la valorisation de notre biodiversité, la coopération régionale, l’économie sociale et solidaire sont de vrais sujets à appréhender de toute urgence, si nous voulons bâtir une société à notre échelle et échapper à l’uniformisation impulsée par une mondialisation féroce.
Du point de vue de la méthode, nous les Verts, nous proposons d’inverser l’ordre habituel des débats, sortir de la logique de campagnes d’information, du prosélytisme de ceux qui croient porter la bonne parole. Il est temps de faire la place à la parole DU peuple, donner la parole au peuple avant d’élaborer les options politiques à soumettre ensuite à son vote, à son approbation. Au lieu de stigmatiser sa peur du largage qui le fera toujours voter « NON » à tout changement, il convient d’essayer de la comprendre, cette peur et de s’attaquer à ses causes.
La démocratie participative est le remède incontournable, si on veut restaurer la confiance entre la société civile et le monde politique. La démocratie participative, c’est une plus grande implication des populations dans l’action publique. Elle permet de faire remonter les besoins et les attentes, de les confronter à une expertise ou à un débat, et enfin d’élaborer des propositions d’actions.
S’il est vrai que les Hommes politiques doivent assurer un rôle de guide et d’éducateur du peuple pour l’aider à se projeter dans l’avenir et à se responsabiliser, rien ne nous autorise à nous croire maîtres de la conscience populaire Nul n’a le monopole de l’intelligence, ni de l’amour de la Guadeloupe et ce n’est pas parce que l’on n’est pas un politicien que l’on est privé de bon sens.
Ce débat de fond, auquel nous souhaitons prendre part, nous devons nous donner le temps de l’orchestrer, dans tous les coins et recoins de la GUADELOUPE, et cela prendra plus de 4 mois. Une telle réflexion n’est, certes, pas compatible avec l’agenda de Monsieur SARKOZY. Mais toute précipitation en la matière est vouée à l’échec. C’est pour cela qu’il faut que nous sachions, quel horizon on se fixe, pour être sérieux et crédibles.
Harry Jawad DURIMEL, Porte parole des VERTS-GUADELOUPE
* De nos us et coutumes.