La mission parlementaire sur les rythmes de vie scolaire vient de rendre un rapport
sur un sujet qui n’est pas nouveau. Saluons l’audace qui consiste à dénonce
l’absurdité des mesures prises par Xavier Darcos à la demande du président de la
République, quand il s’est agi de supprimer le samedi matin. Elle avance des
propositions qui nécessitent un certain courage pour leur mise en œuvre, y compris
sur la nécessaire variété des approches pédagogiques. Mais aborde-t-elle toutes les
questions essentielles ?
Il convient de parler des rythmes de vie des enfants ou des adolescents, tant il est
évident qu’il faut penser globalement les questions éducatives et faire collaborer
tous les acteurs qui interviennent dans ce champ : parents, enseignants,
collectivités territoriales, associations, sans oublier tous les opérateurs qui
s’agitent autour des écrans auxquels les enfants sont confrontés de plus en plus
longtemps et de plus en plus tôt. Avec de moins en moins d’adultes pour les
accompagner…
Oui, les rythmes imposés par l’organisation scolaire sont toujours aussi
déterminants. Mais les rythmes de vie imposés aux parents le sont de plus en plus
(allongement de la journée de travail et du temps de transport, emplois du temps
variables, employeurs multiples, etc.) et il serait illusoire de l’ignorer. Les
enfants apprennent progressivement des rythmes de vie : ils trouveront leur compte
si on sait les respecter, à commencer par leur temps et rythme de sommeil.
Il faut en même temps relever deux séries de défis : il convient d’abord de poser le
cadre d’une coopération territoriale entre les acteurs qui s’inscrive dans la durée
et ne puisse être remise en cause par la décision arbitraire d’un seul, fût-il
ministre ou président de la République. Et il faut articuler la coopération entre
les échelles différentes de territoire (commune, bassin de vie, région). Cela
permettrait notamment aux collectivités locales d’organiser avec cohérence les temps
de vie périscolaire et de loisirs, de penser le recrutement et la formation des
personnels qu’ils emploient, leur articulation avec l’école, plutôt que d’avoir à
payer le surcoût de dispositifs pensés sans elles... En second lieu, il convient de
fixer des limites à l’inflation scolaire : peut-on limiter le nombre d’heures de
cours par jour en fonction des niveaux et âge des élèves ? Y compris les temps de
révision ou d’aide ? Peut-on assurer le rythme régulier des 7 semaines de cours
(+ou-1) et des 2 semaines complètes de vacances nécessaires pour récupérer ? Peut-on
coordonner la charge de travail demandée aux élèves, dans la semaine et l’année ?
S’il y a un volume annuel de cours par niveau, peut-on à l’échelle des territoires
envisager des scénarios – débattus et évalués - qui fassent varier le nombre d’heure
par semaine ou le nombre de semaines par an ? Faut-il imposer la continuité de la
semaine à l’école élémentaire ? Un cadrage national est absolument nécessaire pour
que les acteurs locaux puissent travailler avec confiance.
Voila bien des questions qui nécessitent une recherche permanente du consensus, et
un travail dans la durée plutôt que la recherche des clivages… Les nouvelles
attributions du ministre de l’Education nationale, qui intègrent la jeunesse et la
vie associative, devraient lui permettre d’avoir cette ampleur de vue.
Communiqué de presse du 10 décembre 2010
Europe Ecologie - Les Verts