Pour la première fois, un homme indemnisé pour son électrosensibilité

Pour la première fois, un homme indemnisé pour son électrosensibilité

Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 

Une antenne-relais de téléphonie mobile.

Pour la première fois, un homme souffrant d’électrosensibilité s’est vu accorderune aide financière pour sa pathologie par la Maison départementale des personnes handicapées de l’Essonne.

« C’est un premier pas, a déclaré Sophie Pelletier, coresponsable du collectif des électrosensibles de France. D’autres personnes avaient déjà obtenu le statut de travailleur handicapé en raison de leur électrosensibilité, mais recevoir une subvention pour acheter du matériel de protection, à notre connaissance, c’est une première. »

« LA VIE DEVIENT TRÈS COMPLIQUÉE »

Depuis plusieurs années, cet homme de 32 ans, qui vit dans le sud de l’Essonne, ne supporte plus les ondes de télécommunications et est en arrêt maladie. Ses problèmes semblent avoir commencé à la suite d’une exposition dans le cadre de son travail à un appareil gérant des champs magnétiques.

La Maison départementale pour les personnes handicapées, sous la tutelle du conseil général de l’Essonne, vient donc de lui attribuer une aide financière, dont le montant n’a pas été précisé. « Il a déposé un dossier, et une commission s’est réunie pour étudier l’impact de ses problèmes dans sa vie quotidienne et professionnelle et voir comment cela peut être compensé », a expliqué Mme Pelletier.

Lire notre enquête : Les électrosensibles à la recherche d’une terre vierge de toute onde

Avec cette subvention, le jeune homme a prévu de s’acheter des instruments de mesure, du tissu de protection pour ses vêtements, un baldaquin afin de protéger son lit la nuit ou encore un logiciel de reconnaissance vocale pour ordinateur. L’électrosensibilité n’est pas officiellement reconnue comme une maladie et fait l’objet de controverses entre experts, mais, pour certaines personnes qui s’estiment touchées, « la vie devient très compliquée », affirme Mme Pelletier.« Dans les cas les plus graves, ils sont obligés de partir de chez eux et aller vivre dans des camping cars ou des masures au milieu de rien. »

Fin mars, une femme souffrant d’électrosensibilité s’était réfugiée pendant une dizaine d’heures au sommet d’une grue à Antony (Hauts-de-Seine) afin de demander un relogement adapté à son état de santé. En juin 2013, le gouvernement a annoncé qu’il pourrait mettre en place une « surveillance sanitaire » autour de ce phénomène.

Lire le récit : Ces malades des ondes électromagnétiques, qui « survivent »

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