Six nouvelles autorisations d’OGM dans l’Union
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Communiqué du 28 juillet 2010

L’annonce par la Commission européenne de l’autorisation de cinq nouveaux maïs OGM et de la reconduction de l’autorisation du maïs BT 11 est choquante à plus d’un titre. Sur le plan institutionnel, d’abord, puisque la Commission passe outre l’absence de majorité qualifiée au sein du Conseil européen des Ministres de l’agriculture. La Commission est désormais isolée, dans les institutions de l’Union, dans sa position favorable aux organismes génétiquement modifiés et aux semenciers qui les commercialisent : ni le Parlement, ni une majorité d’Etats ne veulent poursuivre la fuite en avant vers la contamination génétique de l’agriculture et de l’alimentation.

Sur le plan de la légitimité, ensuite, puisque l’introduction des OGM dans l’agriculture et l’alimentation est refusée par une large majorité des citoyens européens, comme l’attestent les multiples études d’opinion conduites ces dernières années.

Sur le plan de l’information des consommateurs, également, car l’argument de l’étiquetage avancé par la Commission ne tient pas. L’étiquetage des produits OGM ou contenant des OGM n’intervient en effet qu’à partir du seuil de 0,9%, seuil outrageusement supérieur au seuil technique de détectabilité : autrement dit, on peut parfaitement détecter du matériel génétique modifié dans un maïs sans que celui-ci soit étiqueté, pour peu que le seuil fatidique – mais en aucun cas scientifique – de 0,9 ne soit pas dépassé. Ensuite, parce que l’étiquetage ne porte que sur les produits destinés directement à l’alimentation, mais en aucun cas sur les sous-produits : une vache, un cochon, une poule européenne peut parfaitement avoir été nourrie de maïs OGM sans que cette information ne soit disponible pour le consommateur sur les œufs, viandes ou laitages issus de ces animaux. De fait, l’argument invoqué de la liberté de choix du consommateur est un leurre, dénoncé régulièrement par les écologistes et les associations de consommateurs.

Sur le plan des faits, enfin. L’émergence des OGM a été justifiée, depuis plus de quinze ans, par les avantages qu’ils étaient censées procurer pour l’environnement, pour les agriculteurs ou pour les consommateurs. Mais aucune de ces promesses n’a été tenue ! Quinze ans de retours d’expériences montrent – et là encore, de nombreuses études scientifiques internationales le soulignent – que l’introduction dans les agricultures du monde des plantes génétiquement modifiées n’a amélioré ni la protection de l’environnement ni les conditions de vie des agriculteurs. Au contraire, l’une et l’autre se sont dégradées, par la contamination génétique des plantes conventionnelles, l’augmentation des usages de produits pesticides, et la privatisation du vivant qui soumet les agriculteurs aux exigences des multinationales semencières.

Mickaël Marie, secrétaire national adjoint des Verts