Réponses d’Eva Joly au questionnaire du CNAOC
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Réponses d’Eva Joly au questionnaire

de la Confédération Nationale

des producteurs de vins et eaux de vie de vin

à Appellations d’Origine Contrôlées


1. La libéralisation des droits de plantation doit avoir lieu le 1e janvier 2016. Quelle est votre position sur le sujet ? Si vous êtes élue, que comptez-vous faire pour revenir sur cette décision ?

Je suis partisane d’une viticulture de qualité, paysanne, bio, sur de petites et moyennes exploitations harmonieusement réparties sur le territoire. Si je veux permettre à ce modèle viticole durable de se développer, je suis contre la dérégulation totale prônée au niveau européen : elle pourrait engendrer une augmentation de plus de 30 % des surfaces viticoles françaises, avec comme impact une baisse immédiate de la qualité, des prix tirés vers le bas et une chute inacceptable du revenu des producteurs. Cette libéralisation absolue serait le triomphe d’un modèle viticole, basé sur de grandes vignes de plaine irriguées, qui constitue une impasse culturelle et sanitaire.

 

2. Quelle politique de santé souhaitez-vous appliquer en matière de lutte contre l’alcoolisme ? Comptez-vous augmenter la fiscalité ?

Le vin a évidemment une dimension culturelle importante en France. Et ma plus grande crainte, pour cet aspect culturel comme pour la santé de nos concitoyens, c’est qu’il devienne un produit de consommation comme un autre, et que sa fabrication s’industrialise, et s’éloigne des terroirs. Pour éviter cela, je m’opposerai aux facilités accordées ces dernières années pour la publicité sur internet. Plus généralement, l’alcool sera particulièrement visé par la politique de prévention que je souhaite mettre en Å“uvre pour lutter contre les addictions et pour la santé des français. L’évolution des techniques fait que le degré élevé d’alcool n’est plus aujourd’hui synonyme de goût et de qualité des vins.

 

3. Le secteur contribue à l’excédent de la balance agro-alimentaire. Quelles sont les mesures que vous mettrez en place pour soutenir les importations ?

Le vin n’est pas un produit alimentaire banal. Il a un contenu « culturel » important. Que ce soit pour le marché national comme pour l’export, l’objectif ne saurait être la croissance des volumes. Je préfère exporter la culture française que des produits bas de gamme comme le font certains des « nouveaux producteurs ». Je souhaite protéger les indications géographiques et les appellations d’origine, régulièrement mises en cause, et ré-ouvrir au niveau européen le dossier du vin bio. Le vin n’a en effet pas droit à l’appellation bio européen.