1 – Quels sont les points clés de votre programme à l’élection présidentielle pour encourager une agriculture respectueuse de l’environnement, au niveau européen et au niveau français ?
Je propose un nouveau pacte entre agriculture et citoyens pour sortir de l’impasse agricole actuelle.
Je défends une nouvelle PAC, juste, favorisant les petites fermes et les pratiques vertueuses via des conditions d’attribution sérieuses sur le plan environnemental, plafonnant ses aides et bonifiant l’emploi. Il faut également protéger la production européenne du dumping social et environnemental et favoriser la production de protéagineux, plutôt que de les importer massivement.
Au niveau français je souhaite permettre la transition écologique de l’ensemble de l’agriculture tout en favorisant l’emploi et la vitalité des territoires ruraux. Pour cela il faut ouvrir la gouvernance du monde agricole à la société civile et aux élus locaux, réformer la gestion du foncier pour faciliter l’accès à la terre et orienter la recherche, l’enseignement et le développement dans le sens de l’agro-écologie. Bien sûr je compte soutenir l’agriculture biologique qui est la forme la plus aboutie de l’agro-écologie, ainsi que les circuits courts.
L’ensemble de ces mesures devrait faire l’objet d’une nouvelle Loi d’Orientation Agricole abrogeant la LMAP, désastreuse.
2 – Comment envisagez-vous de rendre compatibles les nouvelles exigences environnementales avec la rentabilité économique des exploitations agricoles ?
Il faut réorienter les aides afin qu’elles aident tous les agriculteurs à sortir du système dans lequel ils sont enfermés. La demande ne cesse de croître pour plus de respect de l’environnement et de l’humain, et le système agro-industriel est coûteux. Une agro-écologie liée à un mode d’alimentation adapté induirait des économies susceptibles de soutenir l’accès des plus défavorisés à des produits de qualité, ouvrant de nouveaux débouchés. Les pouvoirs publics peuvent et doivent conduire cette transition avant des crises de grande ampleur.
3 – Quatre dossiers spécifiques à l’agriculture ont été portés par le Grenelle de l’environnement (agriculture biologique, Ecophyto 2018, certification des exploitations HVE et performance énergétique des exploitations) : quelle évolution (poursuite, intensification, réorientation, voire annulation) impulserez-vous sur ces dossiers ?
Je poursuis l’objectif de 20 % de la SAU en bio en 2020, mais en déployant les moyens nécessaires. Je confirme l’objectif de réduction de 50 % des pesticides d’ici 2018 mais réellement et non « si possible », notamment via une taxe sur les pesticides véritablement incitative et le soutien de pratiques durables. Je souhaite ne conserver que le niveau 3 d’HVE qui correspond à plus d’autonomie des exploitations, mais je préconise de l’utiliser pour distribuer des aides et non comme un label supplémentaire. Enfin concernant la performance énergétique c’est pour moi une priorité compatible avec les objectifs agro-écologiques que je porte, nécessaire du fait de la hausse du prix de l’énergie.
L’agriculture française peut devenir un exemple mondial de performance environnementale et sociale.