Agricultures conventionnelles, industrielles, bio, intégrées, raisonnées, de conservation, etc. : il est temps d’y voir clair et de nous faire une opinion sur ces diverses formes d’agriculture afin de savoir lesquelles il convient de soutenir dans les discours et faits pour aller vers l’agroécologie souhaitée, …en toute rigueur et sans sectarisme.
Deux écueils à éviter :
Le premier serait de croire qu’au nom de la tolérance, toutes ces formes d’agriculture ont de bonnes raisons d’exister, avec pour chacune une “niche” écologique ou de marché. C’est ce que nous suggèrent de nombreux responsables politiques (comme fréquemment Xavier Beulin, président de la FNSEA, ou Stéphane Le Foll, récent Ministre de l’Agriculture dans son discours de juin 2012 devant l’APCA). Mais il nous faut reconnaître que dans la perspective d’une véritable transition écologique, tous ces systèmes de production agricole ne se valent pas de la même façon et certains vont même devoir disparaître définitivement. C’est en fait toute notre agriculture qui va devoir évoluer pour répondre au triple défi de fournir des biens et services de qualité, en quantité suffisante, sans dommage pour notre cadre de vie et sans mettre en péril les potentialités productives (la “fertilité”) de nos agro-écosystèmes pour les générations futures.
Le deuxième serait de croire que nous détenons déjà en main le “modèle” parfait à imiter ou promouvoir. S’il est vrai que l’agriculture bio (qui, outre son caractère propre, a le grand mérite d’être labellisée et certifiée) nous apparaît comme l’une des formes les plus compatibles avec notre souhait de transition écologique, les producteurs bio eux-mêmes reconnaissent qu’il conviendra sans doute de revoir un jour son cahier des charges à la hausse. Par ailleurs, d’autres formes d’agriculture ne sont pas sans intérêt et paraissent pouvoir évoluer positivement dans l’avenir : Ainsi les systèmes de culture fondés sur le zéro labour et les techniques culturales simplifiées pourraient-il un jour résoudre la question des herbes adventices sans utilisation d’herbicides. Pas de sectarisme, donc : cette note ne vise pas, derrière les mots et les concepts, à créer ou renforcer des “chapelles”.
La question posée
Cette note s’adresse aux élus et responsables d’EELV questionnés sur les « modèles » agricoles. Faut-il soutenir l’agriculture écologiquement intensive ? L’agriculture durable? L’agriculture de proximité ? L’élevage ? HVE ? L’agriculture intégrée? etc.