Pour protester contre le « verrouillage » des votes sur sa proposition de résolution pour interdire des insecticides à l’origine de la mort des abeilles, le sénateur écologiste Joël Labbé a retiré sa cravate dans l’hémicycle. Elle est obligatoire.
Coup de colère. Alors qu’il était à la tribune de l’hémicycle du Sénat, le sénateur écologiste Joël Labbé a enlevé sa cravate. Un geste de protestation. La cravate est obligatoire pour les hommes en séance publique. Sans, il est impossible de rentrer. Le sénateur Europe Écologie-Les Verts défendait sa proposition de résolution sur un moratoire européen sur les insecticides néonicotinoïdes, à l’origine de la disparition des abeilles. Elle a été massivement rejetée par le Sénat. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a appelé à rejeter la résolution. Elle n’a pas de caractère contraignant ou législatif.
« J’en ai dérangé un certain nombre par la demande de ce scrutin public, pour que chacun vote en son âme et conscience », a lancé le sénateur du Morbihan. « L’esprit de cette maison commence à me déranger. Il y a des symboles. Parfois, il faut poser des actes, Madame la présidente. La cravate est obligatoire ici. J’ai fait des efforts, je n’avais pas l’habitude de la porter. Maintenant je ne suis plus dans l’esprit du Sénat qui règne actuellement. Et la cravate, je vais la tomber. Je ne la porterai plus ici », a lancé Joël Labbé tout en enlevant sa cravate. « Quand à vous, vous pouvez continuer de ricaner » a-t-il terminé en regardant sur la droite de l’hémicycle.
Réaction de René Louail, Président du Groupe des écologistes au Conseil régional de Bretagne : Je viens de voir par pur hasard ce bout de vidéo, Joël, je l’ai regardé avec un brin d’émotion…Tu m’avais encore dit ces dernières heures que cette semaine aurait été rude et que Le Foll t’abandonnait. Une chose est certaine, nous nous sommes fier du combat que tu mènes avec autant d’audace et d’acharnement, un combat de société, pour nous et pour les générations futures. Avec et maintenant sans cravate, nous t’abandonnerons pas. Nous sommes fiers de ton combat. CONTINUES Merci Joël. Amitiés fraternelles. René