Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, défendra ce mercredi 4 février au Sénat sa proposition de résolution invitant le gouvernement à agir auprès de l’Union européenne pour une interdiction de toutes les substances néonicotonoïdes, tant que les risques graves pour la santé humaine, animale, et l’environnement ne seront pas écartés.
Il est aujourd’hui avéré que ces insecticides neurotoxiques, utilisés massivement sur les grandes cultures depuis 1994 en France, présentent des risques élevés pour les pollinisateurs, notamment pour les abeilles, dont les colonies se sont effondrées ces deux dernières décennies. Au vu de la méta-analyse publiée fin juin 2014 par un groupe d’experts internationaux, la menace va bien au-delà, puisqu’elle concerne l’ensemble de la biodiversité : les invertébrés terrestres, comme les verres de terre, les invertébrés aquatiques, les oiseaux, poissons, amphibiens et micro-organismes sont également affectés.
Au-delà de son impact environnemental, l’utilisation de ces neurotoxiques menace les rendements agricoles (les pollinisateurs contribuent en effet à 35% de la production alimentaire mondiale) et porte atteinte à la fertilité des sols.
En termes de santé humaine, de récentes études de l’Afssa concluent sur le risque d’incidences sur le développement du système nerveux humain.
Face à ce constat alarmant, Joël Labbé espère vivement obtenir, à l’issue du débat, une majorité sénatoriale sur sa proposition de résolution. Par lettre ouverte en date du 27 janvier, c’est en ce sens qu’il a interpellé l’ensemble de ses collègues sénateurs, leur annonçant qu’il demandera un vote à scrutin public. « Ce mode de vote nominatif doit permettre à chaque parlementaire de se libérer des mots d’ordre des appareils politiques, de s’exprimer individuellement, « en son âme et conscience », et d’assumer son vote aux yeux de la population qu’il représente».
Pour en savoir plus: http://www.joellabbe.fr/pour-un-moratoire-europeen-sur-les-neonicotinoides/