L’urgence rurale commande une action forte des écologistes
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Nous, premiers signataires, vous proposons cette motion ponctuelle « L’urgence rurale commande une action forte des écologistes » pour signature et présentation au prochain congrès national. Cette motion n’a pas de courant, mais elle a un sens, nous l’espérons, pour nombre d’entre-vous.

Ce texte traite plus de la question agricole que de la ruralité en raison de l’actualité politique : PAC et Loi d’avenir agricole en préparation. Nous ne pouvons, ni ne voulons laisser passer l’occasion de peser sur ces échéances. Nous estimons qu’il est indispensable de mobiliser notre parti sur cette question car elle fait partie intégrante de la transition écologique et à plus d’un titre.

Nous vous encourageons à signer pour être nombreux à influer sur le cours politique des choses. Ce texte n’est contre personne, il est Pour donner un véritable avenir à nos campagnes.

Motion : L’urgence rurale commande une action forte des écologistes

Les campagnes ressentent de plus en plus l’abandon dans lequel les laissent les politiques publiques et deviennent le creuset de la désespérance. Cela n’a rien d’une fatalité.

Notre projet écologiste en faveur d’une relocalisation des activités en milieu rural centrées sur une agriculture créatrice d’emplois et répondant aux besoins alimentaires de la population doit être porté de façon volontariste.

Partie prenante dans un exécutif de gauche, nous devons saisir cette occasion historique de peser sur ce sujet alors que se finalise une réforme de la PAC et s’élabore une loi d’avenir agricole. Nous devons parvenir à poser les jalons d’une réorientation de notre économie rurale sans quoi nous aurons failli dans nos responsabilités politiques.

Prolonger nos mobilisations et institutionnaliser nos alternatives

La réforme que nous souhaitons est difficile à imposer tant les conservatismes et l’agro-business verrouillent toute action d’ampleur mais nous ne devons pas renoncer à porter ce qui, dans bien des territoires, a contribué à construire notre mouvement.

Des mobilisations du Larzac à Notre Dame des Landes,  militant-e-s, responsables associatifs, élu-e-s écologistes, nous avons su non seulement nous opposer mais aussi proposer des alternatives. A l’ombre d’écrasantes politiques monolithiques, ces alternatives ont esquissé des solutions sans pour autant parvenir à se diffuser aussi largement que nous l’aurions souhaité.

C’est notre rôle, dans la situation actuelle, de gagner les dispositions légales et les moyens financiers avec lesquels nous pourrons favoriser le développement d’une économie  rurale relocalisée, le retour de l’emploi et des services publics.

Dans les diverses collectivités, nous soutenons les initiatives, mais, sans valoriser pleinement le relais national dont nous disposons, nous ne répondrons pas aux aspirations du monde rural et à l’urgence de la situation. Nos solutions attendent les éléments constructifs d’une politique publique qui encouragent l’innovation sociale et écologique.

Réinvestir la politique rurale et répondre à l’état d’urgence écologique et social

Il serait fastidieux de citer à nouveau ces défis qui meurtrissent notre conscience politique. A la pollution de nos rivières, à l’appauvrissement des sols, à l’étiolement des services publics, au recul de la biodiversité, le projet dont nous sommes porteurs peut répondre et doit être mieux entendu de nos partenaires.

Il est toutefois un défi qu’il nous semble important de rappeler ici car il découle de l’ensemble.  D’élections en élections, dans le cœur d’une population rurale désorientée, les promesses faciles des marchands de colère s’insinuent et prolifèrent. Chaque scrutin est l’occasion de constater la percée de l’extrême droite dans nos campagnes. Ce phénomène s’étend avec le sentiment d’abandon et l’absence de perspectives de celles et ceux qui ont peur d’être oubliés. Il est renforcé par le contingent d’autres qui, du fait de leur « rurbanité  subie », parcourent des dizaines de milliers de kilomètres par an pour se rendre à leur travail.

Seule une politique de transition écologique ambitieuse peut donner des réponses à cette dangereuse évolution. Et, s’il est vrai que nous travaillons concrètement à construire des solutions en matière de logement, nous devons aussi porter notre regard bien au-delà des périphériques, au-dessus de ces fossés qui se creusent.

Le renouvellement de notre économie rurale n’est pas un rêve inaccessible. Rejetant l’hyper-concentration urbaine, beaucoup, avec la vitalité de leur jeunesse ou leur projet de reconversion peuvent insuffler une nouvelle vie dans les territoires.

Notre devoir est d’aménager les conditions leur permettant de se construire une place mais aussi, par une politique structurante, de renforcer les circuits courts économiques indispensables à cette renaissance.

Aspirant à une alimentation saine ainsi qu’à la prédominance de la santé et de l’économie locale sur les objectifs d’une compétitivité et d’une productivité agricole en réalité dispendieuses d’argent public et de surcroît incapable d’édifier une société rurale, nous demandons :

–  à la nouvelle direction du Parti :

  • de prendre la mesure de la nécessité d’un engagement fort pour la transition écologique de l’économie rurale,
  • de porter le débat avec les parlementaires hors des murs des Assemblées durant la discussion de la loi d’avenir agricole

– à nos ministres au Gouvernement :

  • d’engager une concertation avec les ministères de l’agriculture et de l’écologie afin d’obtenir des avancées sur nos propositions,
  • d’œuvrer auprès du Président de la République pour obtenir les arbitrages  favorisant le vote des amendements de nos parlementaires durant l’examen de la loi d’avenir agricole.

Nous affirmons que l’avancée des idées écologistes pour l’avenir des campagnes doit être un élément indispensable de notre action et de notre bilan au cours de cette mandature.

Premiers signataires : Erwann Riou (Basse Normandie) ; Claire Desmares (Bretagne) ; René Louail (Bretagne) ; Sarah Feuillette (IDF) ; Anny Poursinoff (IDF) ; Alice Martin (Bourgogne) ; Jacques Berthelot (Midi Pyrénées) ; François Calvet (Midi Pyrénées) ; Patrick Garnon (Rhône-Alpes) ; Jean-Michel Braud (Pays de la Loire) ;