Dans un communiqué les eurodéputé/e/s José Bové et Catherine Grèze réagissent vivement au scrutin du jour qui, selon eux, enterre une vraie réforme de la Politique Agricole Commune.
Le Parlement européen vient de voter 4 propositions législatives visant à réformer la politique agricole commune de l’UE. Les Verts au PE regrettent profondément les résultats de ce vote crucial. Selon eux, le Parlement européen vient d’enterrer la réforme de la PAC.
S’exprimant à l’issue du vote, José BOVE Vice-président de la commission de l’agriculture du PE a estimé que:
« Le Parlement européen a manqué un rendez-vous historique. Alors que c’est la première fois qu’il avait la possibilité de se prononcer sur la PAC, il a préféré poursuivre une logique du passé. Le scandale sur la viande de cheval et l’émotion qu’il a suscité à travers toute l’Europe rendent ces votes d’autant plus inacceptables.
La fixation d’un plafonnement à 300 000€ est scandaleuse. Les grosses exploitations continueront à éliminer les plus petites qui les entourent. C’est le feu vert au gigantisme et à une agriculture industrielle. Seulement 2 voix ont manqué pour imposer un plafonnement à 200 000 euros qui, bien qu’insuffisant aurait permis de réorienter ce bateau à la dérive, ce résultat est déplorable. Les députés européens « progressistes » qui n’ont pas pris part à ce vote aujourd’hui portent une lourde responsabilité.
Les avancées sur les questions environnementales ont été balayées du revers de la main. A la rotation des cultures qui aurait permis de produire des protéines végétales, le Parlement a préféré poursuivre avec la pratique de la monoculture. A croire que la majorité de cette assemblée n’a toujours pas intégré la question du réchauffement climatique, la détérioration des sols et des eaux, la perte de la biodiversité ni la protection des paysans du sud victimes de la monoculture du soja.
Face à ce coup dur porté aujourd’hui à la réforme de la politique agricole de l’UE, il faut être honnête avec nos concitoyens: la réforme de la PAC qu’ils appellent de leurs voux est morte et enterrée ».
Pour Catherine Grèze, membre du Groupe des Verts/ALE, rapporteure de l’avis de la commission du Développement régional sur le règlement « paiements directs » :
« Combien de temps va-t-on encore subventionner les épidémies modernes liées à une agriculture qui se soucie plus de son bilan comptable que de nos territoires et de la santé de nos enfants ? Combien de temps nous faudra-t-il pour comprendre qu’il y a une autre voie, une autre agriculture, saine pour les consommateurs comme pour les agriculteurs, pouvant créer de l’emploi ? »