Communiqué de presse octobre 2011
La sauvegarde de l’agriculture ne peut pas se faire au détriment de la santé de ses travailleurs.
Le rapport publié récemment par l’ANSES vient à point nommé démentir les conclusions de l’enquête AGRICAN (AGRIculture et CANcer) menée sur la santé en milieu agricole, qui concluait un peu rapidement que les agriculteurs vivant à la campagne sont globalement en meilleure santé que les populations urbaines et à une faible incidence des cancers. En effet, le rapport de l’ANSES montre un taux plus élevé de tumeurs par rapport aux autres pathologies de plus de 50 % dans l’agriculture. Ce rapport pointe par ailleurs d’autres pathologies du secteur agricole comme les maladies respiratoires.
Ces résultats coïncident avec l’intoxication par des pesticides de deux salariés d’une filiale d’un grand groupe breton de la coopération agricole. Comble de l’injustice, les deux victimes ont été licenciées. Cette affaire vient confirmer la nocivité des pesticides sur la santé des travailleurs dans le secteur agricole et agro-alimentaire et le déni qui entoure ces problèmes.
Les paysans doivent comprendre qu’aujourd’hui les grandes entreprises agroalimentaires et la plupart des coopératives, sous prétexte de les protéger de la concurrence, les contraint à des actes et des choix absurdes, les pressant à toujours plus de productivité et à des pratiques contestables, qui mettent en péril leur santé sans pour autant garantir la durabilité des activités.
Europe Ecologie Les Verts affirme que d’autres voies sont possibles, respectant les hommes et les organisations, travaillant avec les milieux naturels et la biodiversité, pour une agriculture durable. EELV s’engage à conduire un véritable changement des manières de produire qui protège autant les producteurs que les consommateurs et citoyens. Il faut maintenant générer un basculement global de la majeure partie de la production agricole vers la disparition progressive de l’usage des pesticides sauf dérogation très limitée. Une période transitoire est certes nécessaire, pour expérimenter, apprendre, former, développer, mais pas pour tergiverser.
Des référentiels techniques existent ; l’adoption de ceux-ci par les agriculteurs sont possibles à condition d’aider moralement et matériellement ceux qui les ont mis au point.