De la taille des exploitations et du volume des cheptels
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François Braillon, militant écologiste de l’Aisne, s’est attaché à décrire la situation d’un élevage qu’il connait bien dans sa région pour répondre à une controverse portant sur la taille « optimale » d’un élevage, née à propos de commentaires sur le concept « Ferme des 1000 vaches ». Du concret.

Pour nous aider à nous poser les bonnes questions, je prends le dossier du Gaec Gosset, en Thiérache de l’Aisne, qui vient de livrer ses résultats 2014.

Ce Gaec était formé de 2 frères et faisait appel à un salarié. C’était une exploitation de polyculture élevage, 450 brebis, plein-air plus bergerie l’hiver sur 170 ha, en partie familiaux.

Exploitation bocagère, une chaufferie bois copeaux fonctionne depuis une dizaine d’année au profit des maisons des associés et de l’exploitation agricole. Les copeaux sont produits à partir de l’entretien des haies existantes ou plantées, en limite de parcelles.

En 2013 le fils de l’un des associés s’est installé et est rentré dans le Gaec. La viabilité de son installation, avec maintien du salarié, était liée à une augmentation de la taille, des performances et du débouché des agneaux.

L’élevage est passé à 810 femelles (brebis + agnelles), la production fourragère s’est intensifiée (+ 10 ha de luzerne/dactyle),  et diversifiée par le pâturage des inter-cultures, l’entretien d’une partie des landes du camp militaire de Couvron, à 22 km, et un circuit de vente directe de viande d’agneaux s’est mis en place grâce à la collaboration avec un autre Gaec qui avait investi dans un atelier de découpe.

Si on ne prend en compte que le nombre d’animaux ou la surface, le projet pouvait être contestable.

Si on prend en compte les ratios surface ou nombre d’animaux par travailleur, l’engagement déjà ancien en matière environnementale (plantation de haies, chauffage bois copeaux, location de terres pour l’implantation d’éoliennes, pâturage, cultures fourragères, valorisation des fumiers sur l’exploitation, …..)  et le fait qu’installer un jeune agriculteur dans une structure collective comme un Gaec,  est un facteur essentiel de réussite, le projet était à soutenir. Les résultats (2014) sont d’ailleurs, très satisfaisants puisque la marge brute/femelle est de 108 € en référence au système bergerie de la région qui est de 67 € et que la pérennité du projet semble assuré.

L’agriculture de groupe a, par ailleurs, l’intérêt de rendre les conditions de travail et de vie du paysan, plus satisfaisantes.

Si vous cherchez plus d’info vous pouvez aller sur leur site www.labergerie-ventedirecte.ft.

Ancien paysan, (27 ans) après avoir été directeur d’Établissement Départemental d’Élevage (12 ans), j’apprécie que dans nos controverses on puisse s’appuyer sur du concret.