1000 vaches et procès d’Amiens : EÉLV aux côtés des lanceurs d’alerte
Partager

EÉLV appelle au rassemblement de soutien aux 9 syndicalistes de la Confédération Paysanne poursuivis pour refus de prélèvement ADN, dégradation en réunion et incitation à la dégradation en réunion.

EÉLV est solidaire des actions de désobeissance civile initiées par la Confédération Paysanne pour s’opposer à la ferme-usine des 1000 vaches. Dangereuse pour l’environnement, cumulant conditions d’élevage désastreuse et risques sanitaires toujours plus importants, menaçant de concurrence destructrice les fermes alentours, cette usine est le symbole de l’agriculture productiviste dont nous ne voulons plus.

EÉLV rappelle que les services de l’Etat ont pointé du doigt l’illégalité du chantier de la ferme au regard du permis de construire accordé.

Enfin, EÉLV s’indigne du deux poids deux mesures réservé aux actions de la Confédération Paysanne et de la FNSEA.

L’action de la Confédération Paysanne est légitime et relève de l’état de nécessité. Ses militants ont agi à visage découvert, au su et vu de tous, de manière pacifique et dans l’intérêt général : s’il était développé, le « modèle » des 1000 vaches menacerait tout à la fois l’environnement, la santé des riverains et consommateurs et la survie des éleveurs.

Dès lors, on ne saurait les traiter comme des criminels dont il faudrait ficher l’ADN. L’action politique, associative ou syndicale ne peut pas être mise sur le même plan que des délits ou des crimes. Il n’est pas acceptable que l’ADN prélevé à des militants pacifiques soit conservé dans un fichier destiné avant tout aux prédateurs sexuels.

La violente répression dont fait l’objet la Confédération Paysanne contraste avec la mansuétude dont bénéficie la FNSEA. Du saccage du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement en 1999 à celui de l’hôtel des impôts de Morlaix, aux dégradations de matériel public et différentes violences physiques, jusqu’aux récentes intimidations de chauffeurs de camions étrangers, la FNSEA n’est jamais inquiété par les pouvoirs publics alors même que son action s’inscrit dans une démarche de violence et d’intimidation. Pire, son programme toujours plus productiviste constitue une menace pour ceux qu’elle prétend défendre. Ainsi en va-t-il du combat d’arrière garde pour le droit à l’épandage aérien des pesticides alors même que ces derniers sont de plus en plus reconnus comme toxiques pour l’environnement et la santé des consommateurs mais également et en premier lieu pour la santé des agriculteurs.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Rendez-vous le mardi 1er juillet à 8h30 devant le Palais de Justice d’Amiens, rassemblement jusqu’à 14 heures.

——-
En savoir plus sur le projet des 1000 vaches
Le projet de « ferme industrielle » de 1000 vaches laitières, porté par l’entreprise de BTP Ramery au nord d’Abbeville dans la Somme, est le symbole d’une agro-industrie productiviste.

Elle représente d’abord une aberration environnementale. La construction de cette usine entraînera le bétonnage de 7,5 ha, puis déclenchera un trafic routier considérable, consommera 40 000 mètres cubes d’eau par an et produira un grand volume d’épandages qui menaceront notamment la Baie de Somme.

Cette ferme-usine est également une aberration sanitaire. Les conditions d’élevage y seront désastreuses : traites effrénées, rentabilité maximum, abattage rapide des animaux… Le troupeau élevé en bâtiment clos sera puissamment traité aux antibiotiques et autres médicaments, nourri par d’énormes quantités de soja importé.

Cette usine sera enfin une aberration économique. Ses promoteurs annoncent un prix de vente du lait 23 % en dessous du marché, pénalisant les petits producteurs locaux. Ainsi, l’usine n’emploiera qu’une quinzaine de salariés, tout en causant la destruction de 50 emplois dans les fermes aux alentours.

EELV soutient qu’un autre modèle agricole est possible : élevage en prairies, circuits courts, agriculture biologique, meilleure utilisation des terres agricoles… L’avenir de la filière passe par l’équilibre entre un meilleur traitement des animaux, une meilleure qualité de l’alimentation, des meilleures conditions environnementales et de meilleurs revenus pour les agriculteurs.