La presse locale a fait état d’un projet de fermeture du commissariat de Morlaix, Saint Martin et Morlaix passant alors en zone de gendarmerie.
La décision n’est pas encore actée, mais elle s’inscrirait dans le droit fil des précédentes fermetures de services publics : Banque de France, Tribunal de Commerce, Tribunal de Grande Instance. Et, demain, au bout de cette liste noire qui ne cesse de s’allonger, pourquoi pas la Sous-Préfecture ou certains services hospitaliers ? Dans les communes alentour, ce sont d’autres services qui disparaissent, comme la perception de Pleyber-Christ, ou qui voient leurs horaires se réduire, comme les bureaux de poste. Cette évolution correspond au choix fait par nos dirigeants depuis plusieurs années de « rationaliser » les moyens alloués au service public et de privilégier les « métropoles », seules susceptibles de « jouer un rôle dans la compétition mondiale ». Et Brest, qui a arraché le statut de métropole, espère sans doute échapper par là au déclin programmé des villes moyennes et des zones rurales.
Mais cette évolution ne peut évidemment nous satisfaire, nous qui habitons ici, et qui devons nous déplacer de plus en plus pour accéder à des services qui, il y a peu, étaient disponibles sur place. Les économies réalisées en concentrant les services publics ont pour contrepartie des coûts de déplacement supplémentaires pour les usagers que nous sommes, avec un bilan carbone détérioré. Et notre territoire est atteint dans son dynamisme économique et démographique, parce qu’un territoire sans services perd son attractivité et que les emplois publics supprimés se traduisent par autant de salaires en moins susceptibles d’être dépensés en achats locaux, autant d’enfants en moins inscrits dans les écoles, etc.
Alors, aujourd’hui, à la veille de ces élections départementales, le premier Ministre semble tout à coup s’inquiéter de l’avenir des territoires ruraux. Pourtant, son véritable projet, réaffirmé à maintes reprises, c’est une France de plus en plus urbaine, centrée sur les métropoles et les pôles de compétitivité. Ce n’est pas le nôtre : nous voulons relocaliser l’économie dans les territoires, nous voulons préserver des collectivités à taille humaine, nous voulons restaurer la cohésion sociale qui tend à s’effriter dans l’anonymat des jungles urbaines. Et c’est en cohérence avec cette vision que nous nous battrons pour le maintien des services publics locaux.
Michel Le Saint, candidat EELV à l’élection départementale
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