Ces milliards économisés sur le dos des pauvres

Résumé de l’émission « l’Enquête » diffusée sur France-Inter le vendredi 13 mars 2014 à 19h22

retraite chapeau

Les chiffres :

  • 1 million et demi de personnes qui ne gagnent pas plus de 720 € par mois n’ont aucune couverture maladie
  • Coût du non-accès précoce aux soins : 9 milliards d’euros !
  • 5 à 6 milliards de droits évalués et non utilisés (prestations sociales de toute nature)
  • Fraude sociale dénoncée et sanctionnée en 2013 : autour de 100 millions d’euros.
  • 18% des généralistes, 25% des gynécologues, 48% des dentistes refusent les bénéficiaires de la CMU

Un million et demi de personnes qui ne gagnent pas plus de 720 € par mois n’ont aucune couverture maladie. Elles ne se soignent pas ou elles vont dans les hôpitaux, seul endroit où elles ont la certitude qu’on les prendra en charge sans leur demander d’avances de frais.

Ces personnes pourraient utiliser leur CMU (Complémentaire santé universelle). Nombreux sont ceux qui y renoncent à cause de la complexité des démarches administratives. Elles ont peur aussi d’aller chez le médecin et qu’on leur demande d’avancer les frais.

Aline Archimbaud, sénatrice EELV, témoigne : Un dossier, CMU, c’est 16 pages et de 60 à 100 pièces à fournir. Certains font quatre fois leur dossier, renvoyé quatre fois avec des demandes de pièces supplémentaires. La sénatrice explique qu’elle-même ne pourrait pas remplir toute seule ce dossier !

On a beaucoup supprimé de guichets de proximité, remplacés par des plates-formes téléphoniques. Plus d’interlocuteur visible à qui on peut expliquer sa situation.

Conséquences : il y a énormément de gens qui n’ouvrent pas leurs droits.

Le gouvernement veut aller vers la simplification avec l’ouverture, début 2016, du « coffre-fort numérique ». C’est parfait pour les gens qui maîtrisent l’informatique, mais qui, parmi les bénéficiaires du RSA, possède seulement un ordinateur ?

François Chérèque a proposé au gouvernement de faire un dossier unique RSA/CMU, puisque cela concerne les mêmes personnes. Manuel Valls a répondu qu’il met le sujet à l’étude mais qu’il va y avoir des résistances. Aline Archimbaud a tenté de faire voter un arrêté pour les fusionner. On lui a fait comprendre qu’il n’en était pas question. On lui a dit (on ne l’écrit jamais) : « C’est compliqué, ça va coûter de l’argent ! » Comment peut-on dire qu’appliquer la loi, ça coûte de l’argent ?

5 à 6 milliards de droits évalués et non utilisés
(source : Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale).

Ça pèserait beaucoup dans le budget de l’État !

Qu’on compare à cela la fraude dénoncée et sanctionnée en 2013 : autour de 100 millions d’euros.

L’image du pauvre qui fraude n’est rien à côté du pauvre qui ne demande pas ses droits !

C’est inadmissible : l’État, sciemment, économise 5 à 6 milliards d’euros sur les pauvres !

Rien ne sera fait pour rendre facile d’accès les droits sociaux non utilisés. L’État ne dispose pas de ces milliards.

Mais il peut agir sur une toute petite partie de ces 5 milliards en attribuant automatiquement la CMU aux bénéficiaires du RSA. Cela coûterait entre 100 et 200 millions. Manuel Valls devrait annoncer cela d’ici la fin de l’année. Avantage : l’accès aux droits des plus démunis, c’est un marqueur de gauche.

Il faut regarder la réalité des faits : quand on ne se soigne pas, les frais entraînés par la suite sont bien supérieurs à ce qu’aurait coûté une intervention précoce. Ex : Une tuberculose pas soignée, c’est tout l’entourage qui peut être contaminé.

Les deux maladies les plus fréquentes diagnostiquées dans les hôpitaux sont le cancer et la tuberculose.

L’estimation du coût de ce non-accès précoce aux soins est estimée à 9 milliards d’euros !

Dans un premier temps, cela coûterait mais à terme, on pourrait économiser.

Même avec la CMU, il existe des discriminations :

  • 18% des généralistes refusent les bénéficiaires de la CMU
  • 25% des gynécologues
  • 48% des dentistes

Ce n’est pas légal : tout refus de soin pour cause de CMU est discriminatoire. On peut déposer un recours mais cela n’aboutit jamais. La complexité juridique est telle que la victime d’un refus de soin renonce.

Évolution positive néanmoins avec la création d’un observatoire national du refus de soin.

Une série d’affiches, d’ATD Quart Monde, pour combattre les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté

   
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