Le département des Yvelines est, hors Paris, le 4ième département en terme de richesse globale et le second en terme de richesse par habitant et pourtant les inégalités se creusent.
Ceux qui prétendent que c’est en développant à tout prix la croissance que l’on peut donner du travail à tous, c’est oublier que tous les pays riches ont des travailleurs précaires, des travailleurs pauvres et aussi bien entendu des chômeurs et des très pauvres, pour les Yvelines territoire riche, c’est la même chose. De plus, la croissance ne revient pas, elle perd en moyenne 1% par décennie depuis 1974, année du choc pétrolier pour devenir depuis quelques années quasi nulle (alors que la population progresse de 0,3 % par an et que les prix de l’immobilier ne baissent pas ce qui crée une fausse croissance). Le Club de Rome a conclu dans les années 60 que la croissance n’est pas possible éternellement et qu’elle connaitrait un maximum entre 2010 et 2030, on y est.
Quand on voit la frénésie de dépense d’infrastructure dans notre département, à croire que quand tout va mal, notre département ne voit comme unique solution que bâtir des routes, il est facile de conclure que la tentative de solution apportée ne fonctionne pas. Notre France a des limites et nous ne sommes déjà plus autonomes en alimentation.
Pourtant les Yvelines ont des atouts, des terres agricoles, la vallée de la Seine pourrait apporter une grande part de l’alimentation aux franciliens, évitant des nuées de camion d’Espagne ou de plus loin encore. Ce n’est pas se rabougrir que de vouloir porter la voie de l’autosuffisance alimentaire, c’est justement vouloir diminuer les transports, apporter de la fraicheur et parier sur la qualité et l’emploi.
Il serait également très positif de motiver les agriculteurs céréaliers à passer au bio, des villes comme Berlin ont essayé. En finançant à hauteur de 0,01 euros les agriculteurs pour produire en bio (prix sur le tarif du m3 d’eau consommé au robinet), les berlinois ont en fait économisé 0,16 euros grâce à la fin des traitements de dépollution de l’eau potable avant distribution. Et les agriculteurs ont pu se développer sur des circuits courts de qualité.
Le bio permet à ces conditions de faire des économies. Mais les politiques qui aiment tant les grands groupes de distribution de l’eau ne vous parleront pas en ces termes.
Puis les Yvelines sont le terreau de la vallée de l’automobile, il n’y aura pas de croissance du parc routier mais on peut parier sur des bus, des tramways, des voitures plus petites et moins gourmandes le temps de savoir si l’électrique est généralisable, ce qui est loin de constituer une évidence. Nous préserverions ainsi des emplois, donnerions une longueur d’avance à nos constructeurs automobiles et libérerions de la place dans les centres ville. C’est possible mais il est urgent de commencer.
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